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Entreprise

Un ostéopathe mobile sur la Côte Basque

Pour tous ceux qui disposent de peu de temps, le camion ostéopathe vient à vous. © Antoinette Paoli

Pour tous ceux qui disposent de peu de temps, le camion ostéopathe vient à vous. © Antoinette Paoli

Dominique Laricq est ostéopathe sur la Côte Basque, et se déplace dans un camion aménagé d’une table de massage. à la demande des entreprises, il apporte diagnostics et soins, mais aussi une sensibilisation aux risques liés à certaines postures de travail.

Que celui qui n’a jamais consulté un ostéopathe lève la main ! On en a tous besoin un jour ! Cette pratique de soin manuel est de plus en plus répandue en France, et reconnue pour ses bienfaits par des mobilisations et des manipulations pour la prise en charge des dysfonctions ostéopathiques du corps humain.

Petit rappel sur cette pratique : l'ostéopathie vise à comprendre les causes des symptômes du patient à partir d'une analyse des différents systèmes du corps humain dans leur ensemble. Il s'agit d'une approche dite « systémique » qui permet d’agir sur les troubles fonctionnels et sur les symptômes.

Diplômé à 50 ans

Les ostéopathes exercent généralement en cabinet et/où à domicile. Mais Dominique Laricq a décidé de travailler avec les entreprises de la Côte Basque pour proposer ses services aux salariés. Dans sa camionnette équipée d’une table de massage, il se déplace pour soulager les corps fatigués sur les lieux de travail.

Une idée originale pour un homme qui l’est tout autant ! Après 30 ans passés comme chef d’entreprise, ce quinquagénaire a décidé de changer totalement de cap :

« Après mon travail, j’étais rebouteux le soir. Puis j’ai décidé de reprendre les études, ici à Biarritz au COPB (Collège d’Ostéopathie du Pays Basque) »

Il vendra son entreprise, et même sa maison pour financer sa formation en 3 ans, pour laquelle il n’y a aucune aide financière.

5 « ostéomobiles » en France

« Au départ, cette histoire d’ostéomobile est née au pied de l’Everest, » se souvient Dominique Laricq. « Lors d’une expédition, il y avait un centre d’accueil des trekkers pour la prise en charge des accidents et du mal des montagnes. J'ai pensé qu’avec une table de massage, il serait possible de faire des soins dans des situations extrêmes ».

De là est venue son idée géniale « de fou furieux » comme il dit l’oeil malicieux, d’aménager une camionnette. Ils ne sont que cinq en France, répartis dans plusieurs régions, dont un autre à Hendaye.

Une idée originale qui lui permettra de se démarquer dans un secteur très concurrentiel, dans une région qui compte plus de 200 ostéopathes.

Sensibilisation en entreprise

En 2015, diplôme en poche, il se déplace dans des PME, comme le distributeur de matériel de bureaux Top Office à Bayonne, le premier à lui ouvrir ses portes. Suivra ensuite la société Vinci Autoroute. Mais il est confronté à une perception erronée de son métier : « L’accueil est favorable en entreprise, mais l’ostéopathie est trop associée au bien-être, comme la sophrologie ou le massage Ama (assis »), souligne-il.

« L’ostéopathie propose de véritables soins ; ce n’est pas du bien-être. Les gens qui viennent me voir sont pliés en deux et souffrent. Selon les corps de métiers, je ne vois pas les mêmes pathologies. Beaucoup de travaux physiques usent le corps et provoquent des troubles musculo-squelettiques ».

Selon le praticien, il y a un gros travail de sensibilisation et de responsabilisation à faire en entreprise sur le long terme. « Il faut apprendre à écouter et respecter son corps, et ne pas se lancer par exemple dans des sports trop engagés le week-end quand on est fatigué par un travail déjà physique ».

Il est ensuite intervenu dans l’hôtellerie, au Campanile de Bidart, et plusieurs saisons au Camping Yelloh de Bidart, pour les salariés et les clients : « Les gens arrivent en vacances, lâchent prise, et là c’est le lumbago ! C’est assez fréquent. Le corps parle, c’est un langage international ».

Même s’il se plaît dans son camion, parallèlement à l’ostéomobile, Dominique Laricq a aussi ouvert un cabinet à Bidart pour accueillir une patientèle classique.