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Économie Vie locale

Les commerçants à l’épreuve du coronavirus

© Anne Pinsolle

© Anne Pinsolle

Avant le passage au stade 3 du dispositif de gestion de l’épidémie de coronavirus en France, les commerçants bayonnais faisaient état d’une baisse d’activité depuis plusieurs jours. La fermeture de tous les lieux publics et commerces « non indispensables » annoncée samedi soir étaient déjà dans toutes les têtes.

Il ne fallait pas être devin samedi matin pour savoir pourquoi les rues de Bayonne semblaient presque aussi vides qu’un lundi. L’augmentation du nombre de Français atteints par le Covid-19 et les recommandations du Président de la République Emmanuel Macron lors de son allocution jeudi soir ont semble-t-il marqué les Bayonnais. Certes, aux Halles où se déroulait le traditionnel marché du samedi, il y avait plus de monde mais cela ne faisait plus trop illusion. « On a remarqué une baisse de la fréquentation depuis début mars », indique Sylvain, le copropriétaire de My Little Café rue Port Neuf. Même son de cloche dans la boutique de la marque 64. « Il n’y a pas grand monde depuis le début de la semaine », indique Émilie, la gérante. Chez Daranatz, Carmen n’a, elle, pas vu de changement majeur. « Mais nous sommes actuellement dans une période creuse pour nous », ajoute-telle. Aux Halles bien remplies ce samedi midi, les choses semblent moins problématiques même si certains commerçants voient aussi le monde se raréfier depuis le début du mois. C’est notamment le cas chez A’Rico Primeurs : « aujourd’hui, ça va encore mais cette semaine a été bien moins bonne qu’habituellement ».

Des commerces qui s’organisent

« Nous avions prévu d’embaucher un ou une salariée au mois d’avril mais nous avons décidé de reporter, n’ayant aucune visibilité sur les prochaines semaines » indique Céline, copropriétaire du My Little Café. Avec la menace de fermeture planant au-dessus des têtes des commerçants samedi, Sylvain a choisi de prendre les choses du bon côté : « on va prendre quelques jours de repos », glisse-t-il. Anticipant la baisse d’affluence dans les magasins de la marque 64, le planning commençait à être allégé. Avec le passage au stade 3, il n’est désormais plus question d’allègement.

Ruée sur les supermarchés et les pharmacies

Autres lieux, autres pratiques. Si certains commerçants ont vu leur fréquentation drastiquement baisser, pour d’autres, c’est le contraire. Les supermarchés sont pris d’assaut, notamment au niveau des produits non périssables comme les pâtes ou le papier-toilette. Le plus compliqué à gérer reste les livraisons dont le nombre a littéralement grimpé en quelques jours.

Chez Monoprix, « l’organisation a été revue afin de pouvoir livrer tout le monde dans les temps ». Les pharmacies sont aussi devenues le lieu à la mode. « Depuis que nous avons eu l’autorisation de fabriquer nos gels hydroalcooliques, j’en fabrique régulièrement l’équivalent de 300 flacons et en moins d’une journée, il y en a plus… », raconte cette pharmacienne du centre-ville. À Bayonne, certains commerçants s’organisent. Depuis lundi, des restaurateurs proposent une version à emporter de leurs plats. Histoire de ne pas être complètement à l’arrêt.