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Vie quotidienne

Les assistantes maternelles s’adaptent tant bien que mal

Allier normes sanitaires et développement de l’enfant est très compliqué pour les assistantes maternelles. © Nicolas Malzac

Allier normes sanitaires et développement de l’enfant est très compliqué pour les assistantes maternelles. © Nicolas Malzac

Fidèles au poste durant le confinement, les assistantes maternelles doivent s’adapter à des normes qui sont très difficiles à faire respecter par des enfants en bas-âge.

Alors que la réouverture des écoles et les différentes normes mises en place lors du déconfinement ont fait grand bruit, le bouleversement du quotidien des nounous a été quelque peu passé sous silence. « C’est impossible de maintenir la distanciation sociale à cet âge » tranche Sandrine, assistante maternelle dans l’Agglomération Paloise. Cette dernière ayant continué à accueillir durant le confinement des enfants dont les parents sont personnels soignants, elle a pu s’appuyer sur les recommandations du service de Protection Maternelle et Infantile (PMI), tout en improvisant pour s’adapter à la réalité du terrain.

Garder le côté humain du métier

« Certaines choses ne sont pas adaptées au métier. On fait ce qu’on peut pour éviter les contacts mais les enfants en ont besoin pour être rassurés. Le protocole enlève le côté humain qui est essentiel dans notre métier ». Pour ce qui est de la désinfection et du nettoyage des salles ou des jouets, c’est une habitude que cette nounou avait déjà. Ces actes sont dorénavant juste plus fréquents. « En revanche nous n’avons pas été du tout équipées en masques et gels. Nous avons dû nous-mêmes nous débrouiller ».

Les Maisons d’Assistantes Maternelles de nouveau ouvertes

Un constat que dresse aussi Sarah, qui est assistante maternelle au sein d’une Maison d’Assistantes Maternelles (MAM). « On n’est pas du tout aidées. On a dû courir partout pour avoir un peu de stock et pouvoir accueillir les enfants en toute sécurité ». Ce type de structure pouvant normalement accueillir jusqu’à seize enfants, la PMI avait ordonné sa fermeture lors du confinement. Depuis le 11 mai, Sarah et ses collègues peuvent de nouveau exercer, mais en effectif réduit. « Nous sommes pour le moment limitées à 10 enfants, mais comme certains parents ont décidé de ne pas remettre leurs petits tout de suite, nous n’avons pas eu besoin de faire des choix de priorité ». Avec des mesures d’hygiène renforcées et de multiples désinfections quotidiennes, tout est fait pour rassurer. « Les enfants sont heureux de nous retrouver et leurs parents ne montrent aucune appréhension ».

L’inquiétude prédomine encore

Ce qui est loin d’être le cas pour la plupart des parents qui ont préféré garder leurs enfants. C’est ainsi que Maïté, assistante maternelle dans cette même structure, n’a pas encore repris le travail. « Mes quatre employeurs étaient d’accord avec moi sur le fait qu’il y a encore trop d’incertitudes et de risques par rapport aux enfants ». En plus de la sécurité des enfants, c’est celle de ses proches à risque que Maïté entend préserver. D’un commun accord avec les parents, elle a donc pris la décision d’attendre quelques semaines de plus afin de voir comment la situation évolue, et si le spectre d’une deuxième vague est avéré.