Le Funiculaire de PAU au fil du temps
Il est cet élément urbain qui se distingue du commun, ce petit plus qui confère à la ville un charme particulier, ce témoignage d’une autre époque… Le Funiculaire de Pau s’est récemment offert la coquetterie de fêter ses 117 ans, et tout porte à croire qu’il n’est pas prêt de cesser ses bons et loyaux services.
Lorsque Gilles, l’un des neuf conducteurs du funiculaire de Pau, ouvre le portillon menant aux cabines, deux étudiantes, trois cyclotouristes, deux hommes costumés et une dame âgée s’engouffrent les premiers dans ce véhicule monté sur rails. Au total, une quinzaine de personnes profiteront de la montée vers le cœur de ville. Les habitants ne s’étonnent plus de ce trajet, les touristes, en revanche, s’amusent de ce transport peu ordinaire d’une praticité sans égale offrant une vue imprenable sur la chaîne Pyrénéenne. Qui a eu cette idée folle de créer ce trait d’union entre le quartier de la gare et celui du centre-ville et quels sont les secrets de cette machine de fer pittoresque qui transporte plus de 600 000 personnes par an ?
Le contexte : une station climatique en pleine expansion
Tout débute en 1843 lorsqu’un certain Alexandre Taylor, Docteur en médecine écossais, publie un traité de climatologie médicale vantant les mérites du climat de Pau sur la santé. Il y témoigne de sa propre expérience de soin et dispense de nombreux conseils à destination des résidents et touristes. L’ouvrage est un succès immédiat. L’aristocratie européenne ne cesse alors d’affluer à Pau, qui opère le début de sa grande transformation. Elle durera toute la seconde moitié du XIXe avec la construction d’hôtels luxueux et de villas, de la gare, d’un golf, du Palais d’Hiver, du Parc Beaumont, et de son emblématique Boulevard des Pyrénées inauguré en 1900. À l’aube de ce nouveau siècle, la capitale béarnaise est désormais un lieu de villégiature pour la société mondaine. L’incommodité du chemin reliant la gare au cœur de ville, ainsi que son dénivelé, vont pousser les têtes pensantes de la cité paloise à trouver un moyen facile de relier les deux quartiers, pour mieux servir les fortunés hivernants. Un transport en commun hors du commun Après avoir abandonné l’idée d’un ascenseur puis d’une rampe mobile, c’est finalement le projet de funiculaire qui est retenu. L’homme de la situation sera Jean Bonnamy, Ingénieur dans les travaux publics, soutenu par le Maire en place, Henri Faisans. Les détracteurs de cette entreprise urbaine vont bon train et retardent les travaux, l’affublant d’« horreur de ferraille ». En vain. Le 15 février 1908, ce nouveau système de transport est inauguré, et pour 10 cts, chacun peut embarquer pour 2 minutes...
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