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Vie quotidienne

Voie royale pour la petite reine

Le vélo parviendra-t-il à se généraliser sur l’agglomération bayonnaise ? © LPAPAPBB

Le vélo parviendra-t-il à se généraliser sur l’agglomération bayonnaise ? © LPAPAPBB

Face à la crise sanitaire, le vélo apparaît comme une solution que l’état souhaite encourager. Dans cette dynamique, l’agglomération Pays Basque présentait en fin de semaine dernière, un plan d’aménagement visant à mettre un coup d’accélérateur sur la pratique cycliste en ville.

Quelques mois après l’inauguration du Tram’bus, force est de constater que ses rames sont désespérément vides sur l’agglomération bayonnaise. Malgré le succès remporté par ce moyen de transport écologique, la crise du coronavirus est passée par là. « Depuis le 11 mai, nous constatons un taux de remplissage de 35 % des bus » observe Claude Olive, président du syndicat des mobilités Pays Basque Adour. Un délaissement des transports en commun qui fait craindre « un retour massif à la voiture individuelle » redoute Jean-René Etchegaray, président de l’agglomération Pays Basque.

Une juste réponse à la situation sanitaire

Face à la pollution et les embouteillages générés par la voiture, auxquels s’ajoute le risque de santé redoutés dans les transports en commun, l’état encourage une solution alternative : le vélo. La bonne vieille bicyclette apparaît alors comme « une juste réponse à la situation sanitaire, permettant la distance nécessaire et prolongeant les bienfaits du confinement sur la qualité de l’air et les engorgements de circulation » estime Monsieur Etchegaray.

En la matière, l’Agglomération Basque ne fait pas partie, jusqu’à présent, des bons élèves nationaux si l’on en croit les classements établis par la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette). « Nous avons quelques années de retard » concède Monsieur Olive. Conscient de cette lacune et encouragé par un plan gouvernemental de 20 millions d’euros visant à favoriser la pratique du vélo, les services de l’Agglomération ont travaillé de concert avec les associations locales (Bizi et Txirrind’Ola principalement) pour proposer des solutions, certes provisoires mais réellement volontaristes.

Des pistes cyclables sur des axes majeurs

Ce plan d’aménagement n’y va pas par quatre chemins. Il transforme tout simplement des voies jusque-là réservées aux automobiles, en pistes cyclables. Cela sur des axes majeurs de circulation comme le boulevard du BAB, le boulevard Aritxague ou encore l’avenue du Maréchal Soult. Ainsi sur le « BAB », les voitures ne circuleront plus que sur trois voies pour en céder une aux vélos, sur une longueur de 5,5 km. Ce plan dont le coût global s’élève à 530.000 € est financé à hauteur de 50 % par l’ADEME (Agence de développement et de la maîtrise de l’énergie), auxquels devraient s’ajouter d’autres financements selon les élus.

Une manne qui permet un passage à l’action rapide. Dès cette semaine, la section du boulevard Aritxague est opérationnelle. Quant à la mesure phare : les vélos pourront circuler sur le boulevard du BAB, la semaine du 8 juin. « L’idée est d’être opérationnel avant les vacances et de voir à la rentrée » déclare Claude Olive. En effet, ces mesures sont pour le moment provisoires, leur prolongement dans le temps dépendra de l’usage et de la fréquentation de ces pistes. « Rien n’est définitif, il s’agit d’une expérimentation, comme on l’a fait par exemple avec la navette fluviale qui s’est avérée un succès ».

Ces nouveaux aménagements viennent s’ajouter à un dispositif existant pour l’encouragement de la pratique du vélo. Aide à l’acquisition d’un vélo à assistance électrique, service location de longue durée, forfait de 50 € pour la remise en l’état d’un ancien vélo… Un ensemble de mesures visant à évoluer vers une nouvelle ère dans laquelle la voiture ne serait plus reine. Après tout, une période de crise comme celle que nous vivons, constitue un moment idéal pour l’expérimentation.