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Vie locale

Une usine de BIOKÉROSÈNE à Artix

© yalcinsonat - stock.adobe.com

Le projet BioTJet, mené par la start-up Elyse Energy en partenariat avec Avril, Axens et IFPen, a été sélectionné parmi les lauréats de l’appel à projets CARB AERO dans le cadre du programme France 2030. Cette distinction de l’État marque une étape cruciale pour le développement d’une filière souveraine de carburants d’aviation durables (SAF), avec pour objectif la production de 87 000 tonnes de e-biokérosène d’ici 2029.

Implanté à Artix, dans les Pyrénées-Atlantiques, sur un ancien site chimique du bassin de Lacq, le projet repose sur une technologie française innovante, le BioTfueL®, qui utilise de l’électricité renouvelable et nucléaire, des agri-déchets et du bois-énergie pour produire des carburants bas-carbone. Un ajout d’hydrogène bas-carbone améliore encore l’efficacité carbone de la production et transforme la substance obtenue en e-biokerosène.

Au-delà de l’aéronautique, BioTJet fait partie d’une plateforme multicarburants baptisée E-CHO, qui combine carburants d’aviation durables, e-méthanol pour le transport maritime, et additifs pour l’essence. Cette initiative pourrait réduire les émissions de CO2 de plus de 662 000 tonnes par an, l’équivalent de 370 000 voitures, tout en recyclant des déchets et produits agricoles actuellement non valorisés ou exportés faute de débouchés.

Cependant, le projet suscite des préoccupations parmi les riverains et les associations environnementales. Le caractère énergivore de la production de biokérosène soulève des inquiétudes, en particulier en raison de la grande quantité d’eau et de bois nécessaire pour alimenter l’usine. En outre, la multiplication des projets de bois-énergie sur le territoire intensifie les tensions sur cette ressource. Les critiques soulignent l’impact potentiel sur les forêts locales, qui pourraient voir leur gestion durable compromise, ainsi que sur les réserves en eau, un enjeu majeur dans un contexte de crise climatique.