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Un choc sans précédent

© LPAPAPBB

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À la veille du week-end pascal, le Préfet des Pyrénées-Atlantiques accordait une conférence de presse à distance. À cette occasion, Éric Spitz affichait le dispositif policier mis en place pour empêcher les déplacements des potentiels vacanciers. Inévitablement, le discours est ensuite sorti du domaine policier pour aborder également les domaines sanitaires et économiques.

« Avec quatorze décès hospitalisés, l’épidémie est maîtrisée dans le département mais ce n’est pas une raison pour relâcher les efforts ». C’est avec ces mots que le Préfet entame l’audio conférence de presse, donnée le 10 avril. Pour appuyer ces propos, le représentant de l’état, cite la récente étude de l’Imperial College of London selon laquelle, « en restant chez nous, nous sauvons une vie toutes les huit minutes ». Le mot d’ordre est clair depuis la mi-mars, chacun doit rester chez soi. Et cela n’inclut pas la résidence secondaire.

Un dispositif policier renforcé

Cette précision est fort pertinente dans une zone dont le parc immobilier compte de nombreuses résidences secondaires, occupées seulement quelques semaines par an. Le confinement et les vacances de Pâques peuvent représenter une forte tentation pour ces propriétaires, de profiter un peu plus de leur deuxième maison. Pour lutter contre cette tentation, un important dispositif de contrôle a été mis en place. Pour le week-end de Pâques, ce ne sont pas moins de « 325 gendarmes et 175 policiers mobilisés pour contrôler les flux dans notre département ». Cela représente 100 patrouilles auxquelles s’ajoutent 50 points fixes renforcés par un hélicoptère et un zodiac pour surveiller les montagnes et la côte. « Avec l’ensemble de ces contrôles et le civisme des gens, nous espérons continuer à contenir le virus » résume Éric Spitz.

Dans cette optique, le haut fonctionnaire se réjouit d’un bon comportement des basques et béarnais quant au respect des consignes. Depuis le début du confinement, le nombre de procès-verbaux eststable, il représente « 2 % des contrôles en zone gendarmerie et 5 % en zone police » précise le Préfet. Si le civisme et le sanitaire semblent maîtrisés, l’aspect économique de la crise génère une réelle inquiétude.

L’explosion du chômage partiel

Pour illustrer cette inquiétude, le Préfet des Pyrénées-Atlantiques se contente d’un chiffre, celui du chômage partiel. « Avant cette crise, nous avions un taux de chômage bas (6,8 %) dans le département avec 29 000 demandeurs d’emplois de catégorie A. Aujourd’hui, les demandes de chômage partiel représentent 70 000 salariés. En gros, un tiers des salariés du secteur marchand sont concernés par le chômage partiel ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le haut fonctionnaire n’y va pas par quatre chemins : « le choc va être sans précédent ». Si notre département n’est pas trop touché (actuellement) par la crise sanitaire, il n’en va pas de même pour son corollaire économique. D’autant que l’activité touristique y occupe une place importante. « Je sais que le secteur du tourisme va subir de très lourdes pertes. Si leurs chiffres d’affaires n’arrivent pas à remonter d’ici septembre, certaines entreprises ne pourront pas rouvrir en 2020 ».

Loin de vouloir jouer les Cassandre, l’homme qui est arrivé dans notre département pour gérer le G7 de Biarritz, se trouve face à un défi bien plus grand aujourd’hui. Un objectif de longue durée aux horizons encore flous.