Sur les coteaux béarnais, les CHAPELLES qui revivent
Au cœur des coteaux d’Arthez-de-Béarn se tiennent trois Chapelles romanes, discrètes mais riches de mémoire. Caubin, Cagnès et N’Haux représentent un patrimoine religieux rural que l’on découvre plus par volonté que par hasard. Loin des grands circuits touristiques, elles offrent un itinéraire mêlant histoire millénaire, beauté architecturale et randonnée douce.
Chapelle de Caubin, Vestige de commanderie et monument historique
La Chapelle de Caubin, classée au titre des Monuments historiques, conserve le dernier vestige d’une commanderie fondée vers 1154. Autrefois propriété de l’Ordre de Malte, elle accueillait les pèlerins sur le chemin de Compostelle. En 1569, lors des guerres de Religion, elle est partiellement détruite. Après la Révolution française, elle sombre dans l’abandon. Une association locale lance alors sa restauration en 1966, achevée en 1974. À l’intérieur se distingue un enfeu flamboyant (niche à fond plat) abritant le gisant de Guilhem Arnaud d’Andoins, seigneur local. Une cloche datée de 1638 porte l’inscription « Sancte Johannes-Baptista ».
Chapelle du Cagnès, Sobriété romane et résurrection bénévole
Située sur une variante du GR 65, la Chapelle du Cagnès date également du 12e siècle. Son architecture respire l’austérité, avec des murs de pierre, un chevet semi-circulaire, une façade ornée d’un corbeau, deux croix en relief (dont une croix de Lorraine inversée) visibles sur le mur sud. Au 19e siècle elle sert d’école. Abandonnée par la suite, elle menace de s’effondrer. Un comité de quartier, mobilisé dès 1989, permet finalement sa remise en état, restauration achevée en 2001.
Chapelle de N’Haux, Roman pur et cadre apaisant
La Chapelle de N’Haux, qui complète le trio, partage l’origine romane des deux autres. Elle se niche dans un écrin de verdure, surplombant les plaines, avec un chevet semi-circulaire similaire à sa voisine du Cagnès, et des pierres roulées extraites du gave local. Seule la visite extérieure est possible, tant la conservation intérieure reste à ce jour très limitée.
Un circuit patrimonial pour randonner autrement
Le circuit « Les trois Chapelles » propose une boucle de 13 km au départ du centre-bourg d’Arthez-de-Béarn. Sa durée est estimée à 3 h 30, avec dénivelé modéré (≈ 350 m). Le tracé serpente entre plaines cultivées, bois et coteaux, traverse quelques hameaux et offre des panoramas dégagés sur le Béarn.
Patrimoine à l’écoute du visiteur
Chaque Chapelle porte ses propres marques : l’enfeu et le gisant flamboyant de Caubin, les détails sculptés de Cagnès, la simplicité et le charme pastoral de N’Haux. Les restaurations témoignent d’un engagement local, portées par des associations bénévoles ou citoyennes, conscientes qu’il s’agit ici de préserver plus qu’un bâtiment, une part d’identité collective.
Moments forts du parcours
Si le chemin est jugé facile, il offre cependant de très beaux passages de contemplation. Ces Chapelles, discrètes mais puissantes, invitent à un voyage dans le temps, à la rencontre d’un patrimoine qui vit dans l’effort de ceux qui l’ont sauvé. Marcher vers Caubin, Cagnès, et N’Haux, c’est renouer avec une histoire locale trop souvent laissée à l’ombre. Ce circuit en Béarn mérite d’être arpenté, raconté, célébré.
