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Entreprise

ST37 révolutionne l’arbitrage vidéo

Carolina Riquelme espère que la technologie développée par ST37 sera utilisée lors des prochains Jeux Olympiques. ©EL

Carolina Riquelme espère que la technologie développée par ST37 sera utilisée lors des prochains Jeux Olympiques. ©EL

La start up ST37, installée à Pau depuis un an et demi, met l’intelligence artificielle au service du sport en développant une solution de vidéo arbitrage sportif intelligent et robotisé, plusieurs fois primée.

Au coeur de la technopôle paloise Hélioparc, la vingtaine de salariés de ST37 travaille avec acharnement sur un projet qui fleure bon le renouveau autour de l’arbitrage vidéo dans le sport. Un sujet ô combien délicat et polémique dont s’est saisie la tête pensante de cette jeune start up, Carlos Pineda, ancien champion d’escrime et prestataire officiel de vidéo arbitrage pour la fédération internationale d’escrime. « Carlos a posé un constat : le vidéo arbitrage est objectif, coûteux, réservé, et empiète sur le sport en stoppant le jeu. Les acteurs du sport n’en sont pas satisfaits », résume Carolina Riquelme, l’une des fondatrices, tout en rappelant les limites. « En effet, les arbitres souffrent beaucoup, car le vidéo arbitrage actuel, c’est à dire le revisionnement, est un outil subjectif. Ils essaient d’interpréter des images et de trouver les repères pour prendre leur décision arbitrale. Mais est-ce que l’image a capté ces repères, est-ce que les yeux les voient, est-ce que la caméra, manipulée par une personne, était là au bon moment ? A partir de ces questionnements, Carlos s’est demandé comment trouver de nouvelles briques technologiques, comme l’intelligence artificielle et la robotique ».

Des caméras « intelligentes » pour assister l’arbitre

Pour faire simple, les ingénieurs de ST37 travaillent sur une caméra robotisée connectée à un neurone d’intelligence artificielle destinée à aider l’arbitre dans sa prise de décision. « Le petit cerveau de cette caméra lui dit de regarder sur le terrain, d’identifier ce qu’elle voit et de repérer une figure humaine, selon le sport avec un objet ou pas, avec un animal ou pas. Puis elle va décortiquer pour interpréter les actions, gestes sportifs et bien entendu les fautes, selon les paramètres définis », reprend Caroline Riquelme.

« C’est une caméra qui marche seule et qui se veut précise : l’oeil artificiel ne va jamais lâcher l’action. En temps réel, l’arbitre reçoit la notification objective d’une possibilité de faute. Il peut tout de suite avoir le revisionnement de l’image avec la data, sur sa montre ou son téléphone. C’est une assistance scientifique qui lui donne une belle base pour prendre sa décision et qui s’intègre dans la dynamique sportive. C’est simple d’utilisation, c’est moins coûteux et en plus, c’est subjectif. » Pour le moment, ST37 a développé sa solution de vidéo arbitrage intelligent uniquement pour l’escrime, le canoë-kayak et l’équitation mais vise bien plus grand en souhaitant équiper la majorité des sports olympiques.

Démocratiser la technologie dans le sport

Par ailleurs, si ST37 a fait de l’arbitrage vidéo sa priorité, la jeune société a bien conscience du potentiel à développer autour de cette toute nouvelle technologie. Ses caméras entièrement conçues en interne peuvent ainsi être utilisées pour du vidéo streaming mais aussi du vidéo training, afin d’assister les sportifs de tous niveaux dans leur entraînement. « Nous souhaiterions équiper les amateurs, semi-pros, pros, vétérans…, et de démocratiser des outils ultra technologiques et professionnels. Cette technologie est inclusive : nous voulons planter les caméras dans tous les terrains sportifs et qu’elles soient utilisées par tous. C’est l’un de nos objectifs »