Rentrée Judiciaire à Bayonne, un NOUVEL ÉLAN pour le Tribunal
Chaque rentrée apporte son lot de mouvements au sein des juridictions françaises. Au Tribunal Judiciaire de Bayonne, huit arrivées ont été présentées lors de l'audience du vendredi 3 octobre 2025. Parmi elles, la nouvelle Procureure de la République, Mariel Garrigos.
En cinq années à la tête du Parquet bayonnais, Jérôme Bourrier a durablement laissé son empreinte dans le milieu judiciaire basque. « Il a marqué tant par sa bonne humeur que par son pragmatisme », note Florence Bouvier, Présidente de la juridiction. Ainsi que par un certain « équilibre entre répression, accompagnement et prévention ». Parti désormais à l’autre bout de la chaîne des Pyrénées, en tant que Procureur du Parquet de Perpignan, l’homme laissait à Bayonne un grand vide. La place est maintenant comblée par sa successeure. Nommée par décret du 14 août 2025, Mariel Garrigos est entrée en fonction le 1er septembre dernier. Lors de l’audience de rentrée du 3 octobre, elle était officiellement présentée aux officiels, représentants institutionnels et élus du ressort. À 52 ans, cette juge a exercé dans des juridictions d’Île-de-France avant de devenir magistrate de liaison pour l’Ambassade de France à Madrid. Née en Argentine, la juriste maîtrise aussi bien la langue de Cervantes que celle de Molière. Après une mission auprès du Ministère de la Justice (depuis 2024), la voici à la découverte d’un arrondissement qui, comme elle, se situe aux portes du monde hispanique. « Une carrière impressionnante par son ampleur et la technicité des missions », relève Roselyne Clérisse, Vice-procureure de la République.
Trois sur sept
Ravie d’intégrer un « Parquet qui fonctionne bien, plein d’intelligence et de compétences », Mariel Garrigos assure s’inscrire plutôt dans « la continuité que dans la rupture ». Ainsi, ses priorités semblent être les mêmes que celles de son prédécesseur. Au premier rang, elle cite la continuité et l’efficacité de la chaîne pénale. Si la parquetière estime que « chaque maillon est essentiel », elle rappelle avant toute chose qu’une « justice de qualité est avant tout une justice rendue ». Parmi les priorités énoncées, on retrouve la lutte contre toutes les formes de violences ou encore la lutte contre les atteintes à l’environnement. « Bayonne est un pôle régional environnemental, c’est une chance et une exigence ». Enfin, la lutte contre le crime organisé est bien évidemment dans le viseur avec en ligne de mire le trafic de stupéfiants. « Notre territoire n’est pas juste une zone de passage, le narcotrafic y est présent, il gangrène notre jeunesse, notre société ». Outre Mariel Garrigos, le Parquet bayonnais accueille deux autres magistrats. « Trois nouveaux sur sept, c’est presque la moitié de l’effectif », relève Roselyne Clérisse. Parmi les nouvelles têtes, Marion Chaloux est passée par les Tribunaux de Douai, Versailles et Nanterre avant d’arriver à Bayonne pour le poste de Procureur de la République adjointe. Enfin, Fanny Fournier provient du Tribunal d’Orléans où elle officiait depuis 2022 après une riche carrière dans la protection judiciaire de la jeunesse. « Elle connaît parfaitement les problématiques de l’enfance en danger et de la délinquance des mineurs », souligne Madame Clérisse. Elle est nommée en qualité de Substitut du Procureur.
Après Churchill, Aristote
Le siège enregistre également deux recrues. Laurent Ollivier vient du département voisin puisqu’il était auparavant à Mont-de-Marsan. Il est nommé Juge alors que Marjolaine Mabille de Poncheville est installée en tant que Vice-présidente en charge des contentieux de la protection. Avocate au Barreau de Bordeaux pendant 27 ans, elle est passée de l’autre côté de la barre et a auparavant officié à Cahors, Bayonne (2015- 2021), Marseille et Saint-Pierre de la Réunion. Avec trois arrivées dans les rangs administratifs (Mélanie Rouch, Xabi Segure et Sandra Ruffier), le Tribunal Judiciaire de Bayonne fonctionne actuellement avec un total de 20 juges, 7 magistrats du Parquet et 75 agents (greffiers, fonctionnaires et contractuels). En 2024, il a rendu 1 800 décisions en correctionnelle et compte en ce moment 3 600 procédures civiles en cours. Jérôme Bourrier n’étant plus là, le public n’a pas eu droit à la traditionnelle citation de Winston Churchill. Néanmoins, comme un hommage, Roselyne Clérisse a repris Aristote. « À son meilleur, l’homme est le plus noble de tous les animaux ; séparé de la loi et de la justice, il est le pire ».
- Le STREET ART prend ses quartiers d’automne à Bayonne
- À Saint-Jean-de-Luz, les ÉNERGIES RENOUVELABLES cherchent leur place