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Entreprise

Les START-UP vont-elles changer de modèle  ?

©  alfa27 - stock.adobe.com

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Selon la Banque de France, les start-up ont affiché une progression de 25 % de leur chiffre d’affaires en 2022. Si les résultats de l’année passée ne reflètent que peu le coup de frein de l’économie, la restriction actuelle des levées de fonds les oblige à revoir leur modèle de développement.

Le véritable changement est-il pour cette année ? Le 4 octobre, lors d’une conférence de presse, à Paris, la Banque de France présentait un état des lieux de la situation financière des start-up en 2022. L’établissement public identifie 3 630 de ces entreprises qui se caractérisent par une croissance significative de leur chiffre d’affaires, un développement à partir d’une solution numérique ou d’une innovation forte et d’un financement essentiellement assuré par des levées de fonds.

L'an passé, leurs résultats ne se ressentent que partiellement du coup de frein global donné à l’économie. Leur chiffre d’affaires a progressé de 25 % pour atteindre 21,7 milliards d’euros en ce qui concerne l’échantillon observé par la Banque de France (2 445 sociétés). Mais selon les secteurs, les évolutions sont très diverses. Celui de la santé, par exemple, n’a progressé « que » de 9 %, le plus faible taux de croissance. « La progression a été extrêmement forte après le Covid, donc, il est normal qu’il y ait une stabilisation, mais le niveau reste élevé. Il ne s’agit pas d’une contre-performance », explique Maurice Oms, correspondant national start-up à la Banque de France. À l’autre extrême, il ne faut pas surestimer le taux de croissance des greentech (décarbonation) qui a atteint 40 %. En effet, ce secteur comprend les fournisseurs d’énergies alternatives qui ont bénéficié d’un « effet prix » dans le contexte de forte augmentation des prix de l’énergie. D’autres secteurs ont connu une très forte croissance : celui de la mobilité (+ 35 %), suivi de RH Éducation (30 %), et de la deeptech Industrie (28 %). Autre signe positif de l’évolution des start-up, leurs effectifs ont augmenté de 21 %, l’an dernier.

La clé du capital risque Le taux de sinistralité des start-up est faible en 2022, mais certains paramètres ont évolué de manière peu dynamique. Ainsi, la trésorerie de l’échantillon s’est stabilisée, atteignant 10,8 milliards d’euros, contre 11,2 en début d’année. Leurs fonds propres sont également restés plutôt stables. Mais leur résultat d’exploitation s’est creusé de 55 % passant de - 2,4 milliards d’euros à - 3,8 milliards d’euros, en variation annuelle, soit une perte représentant 17 % du chiffre d’affaires, contre 14 % en 2022.

Sur le plan du financement, l'année dernière a été marqué par un record en matière de levées de fonds en France, d’après le baromètre EY du capital risque (13,5 milliards d’euros). Mais la Banque de France constate une « certaine frilosité » des investisseurs qui ont privilégié davantage de projets matures. Et en 2023, cette frilosité semble s’être considérablement accrue : au premier semestre, les levées de fonds ont diminué de 49 %, par rapport à la même période l’an dernier pour plafonner à 4,3 milliards d’euros. Maurice Oms y voit un « changement », une focalisation des financements de projets d’envergure limitée, dans des domaines qui répondent à des enjeux de société (décarbonation, par exemple), plutôt qu’un effondrement. Quoi qu’il en soit, cette tendance devrait accentuer le changement de modèle déjà initié par les start-up. Constatant la difficulté à obtenir des financements, elles ont commencé à se tourner vers la dette et des modèles de croissance qui prévoient une rentabilité plus rapide.