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Vie locale

HEGALALDIA agit pour la sauvegarde de la faune sauvage

© Association Hegalaldia

© Association Hegalaldia

Il aura suffi d’un simple oiseau marin pour que nous découvrions le travail formidable de l’association Hegalaldia basée à Ustaritz.

C’est l’histoire d’un goéland argenté…

Mal en point, le goéland a eu la chance de trouver refuge sur la voiture d’une amie des animaux. Bien que la peur le rende un peu agressif au premier contact, il comprend assez vite qu’elle ne lui veut aucun mal et il se laisse embarquer en direction d’Hegalaldia (le vol en euskara), association départementale pour la sauvegarde de la faune locale. Dès son arrivée au centre de soins, il est pris en charge par une équipe de soigneurs (salariés responsables, services civiques et bénévoles). Ensemble, ils prodiguent les premiers soins et posent un premier diagnostic. Le goéland argenté a le plumage légèrement abimé, mais rien d’inquiétant, il est maigre, complètement trempé et en hypothermie à cause des intempéries. À bout de force, il s’est posé sur cette voiture. Sa propriétaire, habituée à de tels sauvetages puisqu’elle est taxi bénévole pour l’association, a sauvé la vie de l’oiseau et c’est le meilleur des prétextes pour mettre en lumière l’action de l’association Hegalaldia. Il a été placé au chaud dès son arrivée, puis rapidement placé en grande volière de 26 m pour procéder à sa réhabilitation.

25 ans de sauvegarde

Tout débute au début des années 2000, à Uhart-Cize, non loin de Saint-Jean- Pied-de-Port, lorsque Jenofa Cuisset et François Laspresses créent l’association. Depuis près de quatre ans, François recueille à son domicile des oiseaux en difficulté que lui déposent les gardes de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, ainsi que les vétérinaires de la région. En effet, à cette époque, il n’existe aucune structure compétente pour soigner les oiseaux sauvages. La volonté sans faille des deux fondateurs et leurs compétences respectives leur permettent de se faire connaître rapidement et de devenir des acteurs majeurs de la sauvegarde des animaux sauvages. Hegalaldia participe notamment au programme de réintroduction du vautour fauve dans les Gorges du Verdon et dans le massif du Vercors. En 2002, l’association participe activement à la mise en place d’un centre de pré-soins à Biarritz suite à la catastrophe du Prestige. Grâce aux 330 bénévoles qui se relaient infatigablement, ce sont près de 1 400 oiseaux marins qui sont accueillis et soignés. Son utilité étant désormais plus qu’avérée, il devient nécessaire d’agrandir son centre afin qu’elle puisse améliorer son action. Après plusieurs années de travaux, les nouveaux locaux ouvrent leurs portes en 2006, à Ustaritz, avec un label Haute Qualité Environnementale. La structure ne cesse de croitre et de se professionnaliser, notamment grâce à l’arrivée d’un responsable capacitaire, de soigneuses expérimentées, d’une directrice et d’un chargé de communication responsable du développement de l’association.

Une association nécessaire

L’activité principale d’Hegalaldia est le soin à la faune sauvage en détresse. Oiseaux marins, mammifères de moins de 12 kg (hérissons, chauves-souris, écureuils, etc.), rapaces, amphibiens… sont accueillis, soignés puis réintroduits au moment le plus opportun dans la nature. Chaque année, ce sont plus de 2 000 animaux qui sont accueillis et pris en charge par l’association. En revanche, le centre n’est pas habilité pour recevoir les animaux domestiques (chiens, chats, etc.), les nouveaux animaux de compagnies (furets, perroquets, etc.), les animaux exotiques, les espèces dites invasives (tortues de Floride, ragondins, etc.), et les animaux de plus de 12 kg (sanglier, chevreuils, etc.). Aujourd’hui, le soin et l’accueil des animaux sauvages ne sont plus la seule activité du centre et de l’association. Depuis quelques années, Hegalaldia souhaite agir davantage en faveur de l’environnement, notamment en informant le grand public sur l’importance de préserver la biodiversité locale (sensibilisation auprès des jeunes, animations avec remises en liberté hebdomadaires, stands). L’association favorise aussi le partage de connaissances notamment dans la capture d’animaux sauvages en détresse, auprès de bénévoles rapatrieurs ou de professionnels (pompiers, agents du Parc National des Pyrénées, etc.).

Un équilibre précaire

Comme toute association, Hegalaldia vit majoritairement de la générosité de ses sympathisants. Son budget annuel d’environ 400.000 € ne cesse d’augmenter alors que les dons sont aléatoires, tout autant que les subventions des collectivités territoriales ou régionales, et les aides nationales ou européennes. Les équipes redoublent inlassablement d’ingéniosité pour mener à bien leur mission (ventes de produits dérivés, collectes, prestations de service, etc.), et cela reste extrêmement fragile.

Et qu’en est-il de notre goéland argenté ? Grâce aux soigneurs, il se porte désormais mieux. Sa santé s’est améliorée chaque jour et il devait être relâché le 15 octobre. 

En savoir plus : https://www.hegalaldia.org