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Économie

Covid-19 : Économie Les restaurateurs inquiets

L'inquiétude principale concerne la durée de cette crise et l'impact sur la santé de ces entreprises. © LPAPAPBB

L'inquiétude principale concerne la durée de cette crise et l'impact sur la santé de ces entreprises. © LPAPAPBB

La décision annoncée samedi de fermer tous les lieux publics « non indispensables » dès minuit le soir même a semé un vent de panique dans la restauration. Malgré les recommandations divulguées par les autorités sanitaires, les clients étaient pourtant au rendez-vous ce soir-là. Les perspectives d’un confinement se confirmant, l’absence de visibilité sur la durée de cette crise sanitaire fait craindre pour la santé financière de certains établissements.

Une annonce qui prend de court

L’annonce samedi est tombée comme un couperet. Pour les restaurateurs, le fait de devoir fermer n’était pas une surprise, mais c’est plutôt l’absence totale de délai avant la mise en application de la décision qui a causé problème. Bertrand Lemaire, gérant de la pizzeria Cibo à Biarritz explique : « On savait très bien qu’on allait devoir fermer à un moment mais on ne s’attendait pas à ce que ça se passe de cette façon. Les commandes de frais étaient prévues pour la semaine et sont arrivées d’Italie le vendredi ». Son établissement proposait la vente à emporter dimanche soir pour tenter d’écouler un maximum du stock de frais.

D’autres restaurateurs ont exprimé leur colère sur les médias sociaux, comme le gérant des restaurants Éléments et Epoq qui a mis lui aussi en place un système de vente à emporter ou de livraison pour les personnes qui ne peuvent se déplacer. Enfin certains comme le restaurant Chez Léonie ont choisi de distribuer une partie des produits arrivés le matin même au personnel et d’en vendre une partie au voisinage.

Des clients très présents samedi soir

De façon étonnante, de nombreux clients étaient au rendez-vous dans les salles. Elisa Duplaissy-Betbeder, gérante des restaurants Ostalapia et Ostalamer raconte : « On avait l’impression que tout le monde vivait son dernier repas, j’ai dû vendre presque autant de champagne qu’un 31 décembre. Les gens disaient au revoir avec un ton cérémonieux, on a eu l’impression qu’ils s’étaient dit 'foutu pour foutu, allons une dernière fois au resto avant de s’enfermer' »

Chez Léonie, même constat : les cocktails et le champagne ont été au rendez-vous. D’ailleurs sur les médias sociaux, les images de rassemblement de groupes d’amis étaient encore nombreuses malgré le contexte sanitaire.

Un manque de visibilité inquiétant

Cependant l’inquiétude principale concerne surtout la durée de cette crise et son impact sur la santé de ces entreprises. Bertrand Lemaire explique : « La question que tout le monde se pose, c’est combien de temps ça va durer. Nous allons limiter les charges et commencer par payer les petits producteurs, car tout le monde va en pâtir. Pour les restaurants qui démarrent à peine et sont moins solides, ça va être très difficile ». Maxime Giraud de Chez Léonie ajoute : « Il y a 7 mois on fermait à cause du G7, c’est la seconde fermeture en moins d’1 an, ça va être dur ». Avec les vacances qui devaient débuter le 4 avril, la saison se lancera donc dans des conditions moroses.