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Vie locale

Lier dépassement de soi et caritatif

Charlotte Recoquillon tournée vers Londres 2020. © Mathieu Dayres

Charlotte Recoquillon tournée vers Londres 2020. © Mathieu Dayres

Charlotte Recoquillon, 33 ans, chargée de communication et blogueuse sport/nutrition à Pau, lève des fonds pour courir le marathon de Londres au profit d’une association qui lutte contre l’ostéoporose. Suivi de son parcours de « non sportive » à marathonienne pour une belle cause.

En 2012, Charlotte se lance dans sa première course : les 6 km de la Féminine de Pau. Enthousiasmée, elle retente 6 mois plus tard la même aventure avec un meilleur temps. La progression est motivante, elle se fixe de nouveaux challenges et rencontre ainsi des marathoniens. Elle est tout d’abord intriguée par la puissance de leur expérience. Elle sent que ces personnes (pas forcément des athlètes) vivent un moment unique et étrange, un combat intérieur, émotionnellement très fort. Beaucoup d’entre eux ne peuvent retenir leurs larmes à la fin du parcours, un mélange intense de joie et d’épuisement. Elle assiste en direct au dépassement de soi et cherche à éprouver cette sensation. Elle se donne alors comme pour objectif le semi-marathon de Béhobie-Saint Sébastien. L’ambiance est fantastique mais sur la ligne d’arrivée, déception : l’émotion attendue n’est pas encore au rendez-vous. À la suite, Charlotte enchaîne les « semi », avec des performances de plus en plus intéressantes. Le rêve d’un premier marathon n’est plus si insensé.

Marathonienne à Amsterdam

La coureuse est prête, elle s’inscrit pour son premier 42,195 km à Amsterdam. Elle ressent de vraies difficultés, elle court les derniers kilomètres avec deux amies, elle est au bout d’elle-même. Les larmes coulent, la douleur du corps est intense mais elle vit son grand moment. La décision suivante est de courir les 6 grands marathons mondiaux appelés « Majors » : New York, Chicago, Boston, Berlin, Londres et Tokyo. Berlin est sa prochaine destination, Charlotte réussit son pari en 3h39. Elle s’inscrit entre temps pour New York, sa candidature est retenue.

Ostéoporose précoce diagnostiquée

Pour s’entraîner avant la grande date, elle tente un dernier 21 km mais elle ressent une douleur vive dans le talon. Elle lutte pour terminer mais ne peut plus poser le pied, c’est une fracture de fatigue au calcanéum. Le rêve New Yorkais s’envole pour 2019. La marathonienne se soigne et se renseigne : comment son corps est-il arrivé à ses limites sans qu’elle s’en rende compte ? Une nutritionniste répond à sa question en faisant le lien entre sport intensif féminin, arrêt des menstruations et carences. L’interruption de la production d’oestrogènes amène des problèmes de régénération des os, ceux-ci deviennent poreux et se cassent plus facilement. Charlotte montre des signes d’ostéoporose précoce. Loin d’être une maladie « anodine », elle touche à ce jour environ 3 millions de femme en France.

Objectif Londres

Le challenge du marathon de la capitale anglaise est intéressant pour Charlotte car elle décide de postuler avec un but précis : courir pour une association. La « Royal Osteoporosis Society » accepte sa candidature, la sportive connaît maintenant bien le sujet. Pour être sur la ligne de départ, elle doit récolter environ 2.000 €. Tout est ensuite reversé à cette cause et aux malades. Vide-greniers, ventes de gâteaux, emballages cadeaux à noël, la coureuse tente avec ses moyens de récolter cette somme. Une cagnotte est d’ailleurs disponible sur le site gofundme.com, avec le thème « Courir pour la lutte contre l’ostéoporose ».

La course à pied a totalement bouleversé la vie et le corps de Charlotte Recoquillon. Elle continue de s’entraîner malgré l’appréhension d’une nouvelle fracture. Grâce à son témoignage, elle espère aider d’autres femmes à se faire diagnostiquer pour être soignées.