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Vie locale

La pêche en accord avec son temps

Manon avec un beau saumon capturé pour comptage, puis relâché. © LPAPAPBB

Manon avec un beau saumon capturé pour comptage, puis relâché. © LPAPAPBB

À quelques jours de l’ouverture de la pêche à la truite (14 mars), nous avons rencontré Didier Minvielle Debat, président de l’AAPPMA de la Nive. Cette Association Agréée pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques prône une vision ouverte et responsable de cette pratique passion.

Fondée en 1923, l’AAPPMA de la Nive fait partie de la douzaine d’associations agréées dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle compte aujourd’hui 2 300 membres, tous réunis par une passion commune. Bien au-delà de son rôle de vente de cartes de pêche, cette structure employant deux salariés, remplit d’importantes missions d’ordre pédagogique et écologique.

Un jeu ouvert à tous

Dans des écoles et dans des collèges, l’association intervient au travers d’ateliers d’initiation et de sensibilisation. Face à ce jeune public, l’objectif est de prêcher la bonne parole, « de semer les graines d’un comportement responsable » précise Didier Minvielle Debat.

En dehors des écoles, des ateliers de pêche nature sont également organisés. Ouverts à tous, « ils apprennent les techniques pour respecter les poissons, les prendre et les relâcher vivants, sans forcément se précipiter pour les mettre dans la poêle à frire » explique le président. Toujours dans cette volonté de mettre la pêche à la portée de tous, l’association a mis en place un parcours pour permettre aux anciens, aux enfants et aux personnes à mobilité réduite, de s’adonner à leur loisir. « Sur cette portion située à Ustaritz, on empoissonne pour rendre la pêche ludique et facile pour ces publics ».

Un terrain de jeu à préserver

Sur son territoire (du bassin maritime de la Nive jusqu’à Esterençuby et au plateau d’Iraty), l’AAPPMA détient des droits de pêche, rétrocédés par l’état ou des propriétaires privés. En contrepartie de ces droits, l’association entretient les berges des divers cours d’eau. Pour cela, Manon, l’une des deux salariés, répertorie au quotidien les points noirs sur le bassin ; embâcles, buses problématiques, et plus largement tout obstacle qui empêche « la continuité écologique et la libre circulation de l’eau et des poissons ». Pour cela, elle peut être amenée à monter des dossiers pour l’obtention de financements et à engager les travaux nécessaires. En 2019, par exemple, ce sont trois grosses buses sur un affluent du Laurhibar qui ont été remplacées par des ponts pour permettre la circulation de l’eau et des poissons en dessous, et des tracteurs au -dessus.

De son côté Andoni, l’autre jeune employé par la structure, remplit une mission de police et de statistiques. En tant que garde pêche, il veille au respect de la réglementation et répertorie tous les rejets agricoles ou industriels. Pour cela, il est habilité pour établir des procès-verbaux. Par ailleurs, le jeune homme effectue aussi le comptage de poissons migrateurs. Tous les jours, il relève les pièges pour identifier, mesurer et entretenir les statistiques sur ces espèces animales.

La pêche évolue et l’AAPPMA montre le bon exemple. À l’image de la pratique du « no kill », cette tendance en fort développement qui consiste à pêcher pour relâcher, la vision du loisir inclut pleinement deux dimensions désormais incontournables. Le pêcheur du 21ème siècle, sait qu’il doit respecter la nature dans laquelle il s’amuse. Pour lui, « le poisson est un partenaire de jeu plus qu’une proie à consommer » conclut Didier Minvielle Debat, en passionné responsable.