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Anne Etchegoyen, une voix contre les violences sexistes

Anne Etchegoyen apporte sa contribution dans la lutte contre le sexisme. © © DR

Anne Etchegoyen apporte sa contribution dans la lutte contre le sexisme. © © DR

À Pau le 5 mars puis à Biarritz le 8 mars, la chanteuse basque, Anne Etchegoyen, monte sur scène avec une nouvelle série de créations ou de reprises traditionnelles. Une voix d’exception, un chœur d’hommes et des mots qui célèbrent la femme ou qui s’engagent contre les violences sexistes.

Anne Etchegoyen s’est fait un nom depuis près de quinze ans, dans le registre du chant Basque et de la reprise des traditionnels. Elle puise dans le répertoire en le teintant d’une couleur musicale contemporaine. La jeune maman, revient avec un nouvel album sorti le 7 janvier, Emazta (la femme), pour célébrer la maternité, l’amour et la transmission. Et dénoncer les violences sexistes ou sexuelles. Le projet a débuté avant les événements MeeToo.

Le titre No es No, porte ce cri particulièrement haut et fort. Il est lié à un événement survenu à Pampelune en 2016, lorsqu’une jeune fille a été victime d’un viol collectif commis par un groupe d’hommes. L’affaire a été requalifiée en abus sexuel par la justice, provoquant une vague d’indignation en Espagne. « J’ai écrit ce texte d’un seul jet, » témoigne Anne Etchegoyen, sans vouloir devenir l’icône d’un féminisme outrancier. « Parfois c’est dur de dire non toute seule. On est plus forte ensemble. »

Une voix de Casa de Papel

Que nous soyons en pantalon, nous avons droit au respect de tous car nous sommes tous égaux reprend la chanson en Français, en Basque et en Espagnol. Et pour donner encore plus de sens au message et surtout lui assurer une plus large audience, elle a cherché la complicité d’une voix plus rock pour accompagner la sienne.

Et voilà qu’entre en scène Itziar Ituno actrice, connue pour son rôle dans la série Casa de Papel. La comédienne est aussi chanteuse à ses heures et a accepté d’apporter son timbre de voix pour une interprétation en duo de la chanson No es No. « Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi cool. C’est une très jolie personne, » se réjouit Anne Etchegoyen, ravie de ce partage.

Les concerts d’Anne Etchegoyen soutiennent les actions des associations locales qui défendent les femmes. « L’Espagne s’est dotée de tribunaux spécialisés pour traiter les violences conjugales et s’est donnée les moyens d’appliquer très rapidement les mesures d’éloignement. Et depuis, le nombre de victimes est en baisse. » Le concert de Pau sera au bénéfice de l’association Du côté des femmes tandis que le concert de Biarritz soutiendra l’unité de victimologie qui vient d’ouvrir au centre hospitalier de Bayonne. « Je n’avais pas envie de me contenter de refaire du folklore revisité. Après l’album Compostelle plus introspectif, je suis très heureuse d’apporter, avec d’autres, ma petite contribution. Je sais que je ne vis pas en Iran. Je peux m’exprimer sur les sujets de mon choix. Pour autant la violence conjugale, le sexisme, ce n’est pas une anecdote.»

Chez Michel Drucker

Dans ce Pays Basque, où la pratique du rugby, de la pelote et du chant sont le plus souvent réservés aux hommes, elle aime rappeler que « c’est aussi une région festive où les jeunes femmes d’aujourd’hui doivent pouvoir sortir tranquilles ! » Un message qu’elle est la seule artiste Basque à porter, grâce à sa notoriété, sur de nombreuses antennes nationales avec son complice musicien Jérôme Levatois compositeur entre autres de No es No et Antonio Jimenez dit Lacho, dont la guitare flamenco enflamme tous les rythmes. Et comme Anne aime réunir les énergies vocales, elle est aussi entourée de quatre futurs chanteurs professionnels du conservatoire de Saint-Sébastien, Musikene. Un puissant alliage de voix qui se fait ouvrir le plateau de Michel Drucker !