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Vie locale

Une NOUVELLE ÈRE pour le Musée Bonnat-Helleu

© YR

Les équipes de la Ville de Bayonne, du Musée Bonnat-Helleu et du Louvre unies par cette convention de cinq ans © YR

Fermé depuis une douzaine d’années, le Musée Bonnat-Helleu poursuit sa lente et profonde mutation. En attendant sa réouverture prévue pour 2025, une convention vient d’être signée entre la Ville de Bayonne et le Musée du Louvre. Un acte fort qui montre les ambitions pour le futur lieu culturel, plus que jamais renforcées par ce soutien de poids.

Depuis plus d’un siècle, la Ville de Bayonne et le Musée du Louvre sont unis pour un bail à durée indéterminée. En 1922, le legs du peintre et collectionneur bayonnais Léon Bonnat entre dans les fonds des musées nationaux. Et une petite clause vient conditionner ce don ; que ces œuvres soient visibles dans sa ville. Un acte fondateur du musée aujourd’hui baptisé Bonnat-Helleu, enrichi par la suite par d’autres apports, dont celui effectué par la famille du peintre Paul Helleu.

Le pari de la culture

« Depuis cette date, nos destins sont étroitement mêlés », constate Laurence des Cars. Le 3 novembre, la présidente directrice du Musée du Louvre a bravé la tempête et un atterrissage mouvementé pour signer en personne une convention qui va « donner une nouvelle dimension au lien entretenu par les deux musées ». La signature ouvre la voie vers une coopération étroite entre les deux institutions pour les cinq années à venir, tant durant la période des travaux, qu’après la réouverture. Ce moment est « aussi l’occasion de dire que le chantier avance bien », se réjouit Jean-René Etchegaray. Fermé depuis le 11 avril 2011, le musée connaît une profonde transformation qui aboutira sur un établissement culturel d’une tout autre envergure.

Le futur ensemble déploie une surface totale de 7 000 m², et ses espaces d’exposition voient leur superficie doubler, passant de 2 000 m² à 4 000 m².

Un chantier mené par l’agence d’architecture bordelaise Brochet – Lajus – Pueyo pour un budget total de 28 M€, dont 22 M€ pour les travaux. « C’est un coût important pour une ville moyenne comme la nôtre » souligne le maire. Dans cette opération, le soutien d’une institution telle que le Louvre est un appui de poids.

Deux musées, de multiples possibilités

Durant les cinq années de la convention signée, les deux premières (2023-2025) sont essentiellement concentrées sur la coopération scientifique et technique. Car en parallèle du chantier immobilier, un autre chantier s’opère en coulisses ; celui de la restauration des oeuvres. Un volet dont le coût s’élève à 4 M€ pour que les 1 300 oeuvres du futur parcours permanent d’exposition se montrent à nouveau sous leur meilleur jour.

Pour la seconde phase (jusqu’en 2028), soit après l’ouverture prévue à l’été 2025, la collaboration s’étoffe du volet programmation. Ainsi des prêts d’œuvres pourront être envisagés et des expositions spéciales verront le jour avec la synergie des deux collections. « Certains grands artistes sont présents dans les deux musées, cela ouvre des possibilités », s’enthousiasme Laurence des Cars. Car peu de Bayonnais le savent, mais dans leur ville se cache un inestimable trésor artistique. Leonardo de Vinci, Raphaël, Michel-Ange, El Greco, Goya, Rubens, Delacroix… ne sont que quelques noms pour illustrer sa richesse. Des joyaux « trop longtemps restés loin des yeux des visiteurs », estime la directrice parisienne.

À l’été 2025, il sera de nouveau accessible et marquera la renaissance du musée. Ce sera l’occasion pour ceux qui ont connu l’ancienne version de redécouvrir ses merveilles dans un tout nouvel écrin, mais aussi pour la nouvelle génération d’admirer de grands noms de l’histoire de l’art présents sur notre territoire. Audelà du musée en lui-même, la fin de ce chantier marquera le début d’une nouvelle ère. « La ville va changer de braquet » assure l’élu qui fait le pari de la culture. Laurence des Cars en est convaincue, « bientôt on connaîtra Bayonne pour ses fêtes, son jambon, le rugby et pour son extraordinaire musée ».