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Vie locale

TOURISME : Une fréquentation stable, une consommation freinée

Le Pays Basque a attiré 5,4 millions de visiteurs en juillet et août © YR

Avec 7,6 millions de visiteurs sur juillet et août, le département des Pyrénées-Atlantiques reste sur des standards identiques aux années précédentes. Mais si les touristes sont au rendez-vous, la baisse du pouvoir d’achat se fait sentir comme l’explique l’Agence Départementale du Tourisme ADT64.

Pilier de l’économie française, le tourisme revêt une importance particulière dans les Pyrénées-Atlantiques. Au total, 5 000 entreprises oeuvrent dans ce secteur et génèrent 15 400 emplois, soit 8 % des emplois marchands du département. Avec 2,878 milliards d’euros de retombées économiques, la filière est au centre de toutes les attentions, particulièrement durant les mois de juillet et août, traditionnellement fort en termes de fréquentation. Sur cette période, pas de révolution en 2025 sur le territoire.

Avec 7,6 millions de visiteurs, les chiffres montrent une quasi-stabilité (- 0,6 % par rapport à 2024). En Béarn comme en Pays Basque, les constats sont presque identiques. Avec cependant quelques territoires qui tirent leur épingle du jeu. Côté béarnais, on enregistre 2,5 millions de visiteurs (- 1 %), et les motifs de satisfaction sont multiples. « On remarque une augmentation des séjours d’une semaine ou plus ainsi qu’un renforcement de la présence de clientèles ciblées comme les 25-34 ans et les familles », note Philippe Campa, Directeur de l’ADT64. De plus, certaines zones connaissent un boom spectaculaire. Parmi elle, le Béarn des Gaves avec + 23 % ou encore le Pays de Nay avec + 10 %, en partie expliquée par le passage du Tour de France.

L’effet de la réglementation sur les meublés de tourisme

Côté basque, la fréquentation est identique à l’an passé avec 5,4 millions de visiteurs. Cependant, on observe plus d’excursionnistes (visiteurs d’un jour) et moins de touristes (une nuit minimum). Un phénomène relevant de la réglementation visant à encadrer les logements meublés de tourisme, mise en place par la Communauté d’Agglomération Pays Basque. Une disposition qui porte ses fruits puisque 3 200 meublés ont disparu depuis 2023 (2 200 depuis 2024). Résultat, les meublés restants se remplissent mieux et les lits touristiques vides sont en diminution sur la zone tendue. Pour les hôteliers, cette tendance se traduit par un taux d’occupation de 83 %, égal à l’an passé, et un chiffre d’affaires en hausse de + 4 %.

Certaines zones d’Iparralde ont perdu des visiteurs comme le littoral (- 2 %), Saint-Jean-Pied-de-Port (- 6 %) ou la Soule (- 6 %). D’autres en revanche connaissent une augmentation. La campagne basque enregistre un + 6 % sans doute expliqué par des tarifs moins chers et la diminution des meublés de tourisme sur la Côte qui sont en revanche en augmentation à l’intérieur, hors de la zone tendue. Par ailleurs, la Vallée des Aldudes affiche un remarquable + 8 %. « On ne sait pas forcément l’expliquer, mais cela va dans le sens de notre politique à l’œuvre depuis des années, qui vise à irriguer l’ensemble du département », se réjouit le nouveau Directeur en poste depuis le 1er juin 2025.

Une baisse du panier moyen

Si cette analyse globale de la fréquentation montre une stabilité par rapport à l’an passé, la consommation, en revanche, suit la tendance nationale. Un professionnel sur deux déclare une baisse du panier moyen. Cette baisse des dépenses se retrouve également au niveau des déplacements. Pour éviter des frais supplémentaires, les touristes restent désormais à proximité de leur logement, privilégiant les activités gratuites.

Avec de tels résultats, le département se place en 15ème position des départements les plus visités en France sur le mois de juillet et 14ème sur le mois d’août. « Nous n’avons pas la volonté de devenir premiers », rassure Philippe Campa. « Ce que nous souhaitons, c’est réguler, étaler et monter en qualité ». Sur ce point néanmoins, son Président, Jacques Pédehontaà vise un peu plus haut. « Je suis certain que l’on peut mieux faire et grappiller une ou deux places en classement, à condition de mieux répartir la fréquentation dans l’espace et dans le temps ». L’étirement du tourisme sur l’ensemble de l’année est déjà une réalité sur la Côte Basque. « Les chiffres du mois de mai font jeu égal avec ceux de juillet », souligne-t-il.

Si la première quinzaine d’août reste un temps fort, il convient désormais d’analyser les flux touristiques sur l’ensemble de l’année. « L’activité touristique ne doit plus s’observer uniquement sur deux mois, car les gens partent plus souvent, en toutes saisons et de manière fractionnée, c’est au 31 décembre que l’on doit faire le bilan », estime le Président. En effet, septembre est également un mois important avec près d’un visiteur sur deux de plus de 55 ans. À l’heure actuelle, les réservations sont identiques à 2024 même si la majorité de celles-ci interviennent en dernière minute. Rendez-vous donc en janvier prochain pour une analyse complète, sur l’ensemble de l’année 2025.