TENDANCES ÉCONOMIQUES en Nouvelle-Aquitaine (Mai 2025)

Globalement, en mai, la conjoncture néo-aquitaine résiste mieux qu’au plan national.

La production industrielle progresse modérément, portée par un regain de la demande à l’exportation lié à l’instabilité des droits de douane américains. À l’exception notable de l’aéronautique civile et militaire, les carnets de commandes demeurent étroits, en raison d’un comportement attentiste face à l’incertitude du contexte économique international. Le renforcement des effectifs reste très limité.

Dans les services marchands, les prestations continuent de progresser légèrement bien que partiellement affectées par les fermetures et congés du mois. L’activité dans le bâtiment recule, freinée par l’effet calendaire. Pour autant, les carnets de commandes confirment un redressement tendanciel. Les prix subissent une concurrence toujours forte.

En juin, selon les anticipations des chefs d’entreprise, l’activité serait en hausse dans les trois grands secteurs : industrie, services marchands et bâtiment.

Industrie

Malgré l’anticipation d’un ralentissement en mai, l’activité progresse quelque peu et résiste mieux qu’au plan national. Les évolutions demeurent cependant très disparates selon les filières. La construction de bateaux de plaisance enregistre un net recul de la production. La fabrication d’équipements électriques et électroniques marque le pas. À l’opposé, la filière aéronautique, pourtant toujours confrontée à des problèmes liés à la supply chain, hausse sa production. L’industrie du papier carton, dans une moindre mesure, rebondit également. Dans l’ensemble, la demande étrangère alimente les carnets de commandes encore restreints et les effectifs se renforcent très modérément. Les industriels anticipent une hausse plus marquée de la production en juin.

Industrie alimentaire

La fabrication de produits alimentaires enregistre dans l’ensemble une légère hausse qui masque cependant des divergences selon les filières. La transformation de viande et de fruits-légumes soutient la tendance favorable. En revanche, la production de produits laitiers pâtit de la faible demande des grandes surfaces. La fabrication de boissons subit, pour les spiritueux notamment, les mesures d’exclusion des « duty free » des aéroports chinois et est confrontée en parallèle aux mesures protectionnistes des USA. Les prix des matières premières s’orientent à la hausse, particulièrement pour les viandes bovine et ovine affectées par des foyers de maladie. La filière laitière supporte également une pression sur les coûts d’approvisionnements. Dans ce contexte, les dirigeants estiment les stocks de produits finis adaptés à la demande. En revanche, les carnets de commandes demeurent insuffisants. Les situations de trésorerie se révèlent correctes.

Équipements électriques et électroniques

La production marque le pas en mai, après deux mois particulièrement dynamiques. L’activité reste portée par les fabrications électriques mais apparait moins bien orientée pour les sous-secteurs de l’électronique et des machines et équipements. Signe d’une concurrence plus forte, les prix des matières premières se stabilisent alors que ceux des produits finis baissent, affaiblissant le niveau des marges. Les entrées d’ordres continuent de progresser, sous l’impulsion des débouchés à l’export et malgré un marché domestique en retrait. Néanmoins, les carnets de commandes insuffisants, n’arrivent pas à se reconstituer. Le niveau des stocks de produits finis et semi-finis augmente et se rapproche de son point d’équilibre.

Matériels de transport

La production se redresse en mai sous l’impulsion du segment de l’aéronautique tandis que la totalité des autres composantes (automobile, ferroviaire et construction navale) s’inscrit en retrait. Les effectifs continuent de se renforcer en lien avec les besoins importants de l’aéronautique et du ferroviaire. Les prix tendent à se stabiliser tant pour les matières premières que pour les produits finis. Les entrées d’ordres augmentent sur le mois, notamment grâce au redressement du marché domestique. Les carnets de commandes restent favorablement orientés. Les stocks de produits semi-finis progressent encore et sont relativement conséquents en lien avec les encours de fabrication dans l’aéronautique et dans le ferroviaire.

Aéronautique et spatial

La production comme les livraisons progressent en mai. L’activité se situe à un haut niveau même si elle demeure freinée par des difficultés d’approvisionnement et par un manque de productivité de la supply chain. Dans ce contexte, les encours de produits semi-finis continuent de s’accroitre. Les entrées d’ordres augmentent encore avec des carnets de commandes toujours très favorablement orientés.

Autres produits industriels

Industrie chimique — Produits en caoutchouc, plastique, verre, béton — Travail du bois — Métallurgie — Papier Carton. La production des API reste dans la tendance des mois précédents avec une activité relativement étale, légèrement perturbée par la configuration calendaire de ce mois de mai. Les évolutions sont différenciées selon les filières, seules les fabrications de textiles et le papier-carton accroissent nettement leur production. Les prix des matières premières refluent légèrement, excepté pour le bois-papier-carton et dans une moindre mesure la chimie. Les prix de sortie sont ajustés mais la pression sur les tarifs affecte les marges, les trésoreries restent sous tension. Les entrées d’ordres progressent pour la plupart des segments, excepté pour la filière bois et notamment la tonnellerie, particulièrement affectée par les décisions américaines en matière de droits de douane. Plus largement, cette reprise de la demande renforce légèrement les carnets de commandes qui demeurent néanmoins très insuffisants face à des stocks de produits finis élevés au regard des besoins de la période.

Restauration

L’activité n’a pas bénéficié de l’effet des nombreux jours fériés et ponts associés du mois. Le nombre de couverts servis recule. Les restaurateurs évoquent une frilosité de la clientèle, particulièrement dans la restauration traditionnelle, en raison de l’incertitude économique. Les effectifs sont parfois révisés à la baisse. Les trésoreries demeurent correctes.

Travaux Publics

L’activité dans les travaux publics a connu un nouveau repli au cours des 3 premiers mois de 2025, moins marqué cependant que le trimestre précédent. La diminution des chantiers concerne particulièrement les travaux de voirie et de réseaux affectés par des délais de décision prolongés dans un climat d’incertitude budgétaire. Dans ce contexte, les carnets de commandes perdent en consistance, la concurrence s’intensifie et les prix des devis s’ajustent en conséquence. Une reprise plus marquée des travaux habituels en période de météo plus clémente est attendue pour le prochain trimestre par les dirigeants interrogés.

Bâtiment

L’activité se contracte dans le secteur du bâtiment en raison de l’effet de calendrier et des fermetures ou congés associés. Cependant, une légère reprise de la demande semble se confirmer, notamment pour la construction de logements collectifs et individuels. Les appels d’offres pour les locaux industriels restent moins porteurs, les projets pâtissent du manque de visibilité dû aux tensions commerciales internationales. Dans l’ensemble, les carnets de commandes montrent une légère amélioration. Les prix des devis restent soumis à une concurrence intense. Les dirigeants anticipent une hausse de l’activité en juin.

Source : Banque de France - Extraits des Tendances Régionales - Région Nouvelle-Aquitaine. Enquête réalisée du mardi 27 mai 2025 au mercredi 04 juin 2025 auprès d’environ 940 entreprises et établissements de la Région Nouvelle-Aquitaine.