Près de 88 MILLIONS d’euros pour les Pyrénées-Atlantiques
Le lundi 29 septembre 2025, la Commission permanente du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine s’est réunie à Bordeaux sous la présidence d’Alain Rousset. Lors de cette session, 2 514 subventions ont été attribuées dont une part importante pour le département 64. Ces financements soutiennent des projets concrets dans tous les secteurs stratégiques : innovation, transition écologique, agriculture, artisanat, tourisme, formation, santé, culture et solidarité.
Innovation, recherche et transition écologique au cœur des priorités
L’innovation technologique et la transition écologique constituent des axes majeurs de développement dans les Pyrénées-Atlantiques. À Bidart, la société Optera, qui propose des solutions sur mesure pour valoriser le potentiel énergétique des professionnels, reçoit 144.250 € pour développer de nouveaux modules de sa plateforme d’optimisation. Le projet prévoit la création de trois emplois et intègre le pilotage intelligent, la gestion de la ressource en eau et le suivi agricole. Cette dynamique d’innovation se retrouve également dans le Béarn, à Serres-Castet, la PME Gaz Systèmes reçoit 119.385 € pour concevoir un générateur d’oxygène médical céramique, en partenariat avec le CTTC(1) et l’IRCER(2) de Limoges. Ce projet vise à renforcer l’autonomie face aux tensions d’approvisionnement et créera un emploi.
L’économie circulaire se développe aussi. À Lahonce, l’association « Les Retournées » modernise son centre de lavage avec un soutien de 145.000 €. L’infrastructure traitera 1,8 million de barquettes plastiques et 1 million de bocaux en verre chaque année, évitant des dizaines de tonnes de déchets. À Ayherre, la TPE Bihur transforme des biodéchets locaux en poudres naturelles servant d’alternative aux plastiques. Labellisée bio, l’entreprise prévoit trois créations d’emplois et reçoit 34.192 €. Cette dynamique se poursuit à Pomps, où Demeter ENR investit plus de 8 millions d’euros pour construire une unité de méthanisation. Concrètement, l’installation transformera effluents d’élevage et déchets verts en biométhane injecté dans le réseau, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 1 500 foyers. Le projet, soutenu par la Région et l’ADEME (700.000 €), prévoit 4 emplois et évitera 2 740 tonnes de CO₂ par an.
Modernisation et traditions agricoles dans le 64 : un accompagnement régional et européen
Le secteur agricole bénéficie d’un accompagnement significatif dans tout le département, pour permettre la modernisation des exploitations et préserver les pratiques traditionnelles. À Juxue, le Gaec Aguerre modernise son exploitation : de meilleures installations pour l’élevage de bovins et de brebis laitières, avec notamment un nouvel espace pour les jeunes animaux et du matériel pour mieux préparer leur alimentation. La Région et l’Union européenne accompagnent ce projet à hauteur de 90.000 €.
La santé animale constitue également une préoccupation majeure. La lutte contre la tuberculose bovine mobilise des moyens importants. À Orriule, le Gaec Bareille investit pour sécuriser abreuvement, alimentation et clôtures. Aide régionale : 24.915,16 € dans le cadre d’un dispositif expérimental.
Parallèlement, la transition agroécologique est encouragée. À Lucq-de-Béarn, la coopérative d’utilisation du matériel agricole du Layou, acquiert des équipements pour l’élevage à hauteur de 23.456 €, complétés par 35.184 € de l’Union européenne. Le pastoralisme n’est pas oublié. À Urdos, le Syndicat mixte du Haut-Béarn répare les chemins abîmés par les pluies de septembre 2024. Ces sentiers permettent aux troupeaux de rejoindre les estives, ces pâturages de montagne où ils passent l’été. La Région apporte 26.000 € et l’Union européenne 72.000 € pour soutenir ce projet. À Laruns, la Commission syndicale du Haut-Ossau rénove la cabane fromagère de Cap de Poun, incluant un logement pour les bergers. La Région accorde 96.600 €.
Agroalimentaire et artisanat : valoriser les savoir-faire locaux
Dans les Pyrénées-Atlantiques, tradition et modernité se rencontrent dans l’artisanat alimentaire. À Bayonne, la charcuterie Aubard, présente depuis 1946 et forte de 30 salariés, a récemment construit un atelier ultramoderne. Et l’innovation ne s’arrête pas aux murs : 19 collaborateurs vont suivre près de 900 heures de formation, entre nouvelles techniques de vente, storytelling, gestes artisanaux et outils numériques. La Région soutient cette montée en compétences à hauteur de 14.086 €, pour que le savoir-faire se transmette tout en restant compétitif.
Du côté des jeunes entreprises, la TPE familiale Kobani, créée en 2023 à Larressore et Ascain, fait revivre une recette de madeleines transmise par un oncle. Ici, l’accent est mis sur les matières premières locales et les circuits courts. L’entreprise, qui vise cantines et restauration collective, projette l’achat d’un ancien atelier à Ascain pour l’aménager en laboratoire de pâtisserie et recruter un salarié, avec une enveloppe de 3.818 €. Les Saloirs de Louis, à Mazères-Lezons, agrandissent leur atelier de 500 m², créant 2 emplois pour installer de nouvelles salles d’affinage, zones de lavage et stockage. Le projet intègre des démarches environnementales, est soutenu par 26.655 € de la Région et 39.982 € de l’Europe (Feder). Les éleveurs béarnais pourront ainsi bénéficier d’un affinage sur mesure pour leurs produits. La préservation des commerces de proximité reste une priorité. À Bedous, la boucherie-charcuterie Caza Aulet, reprise en juin 2024, continue la tradition locale avec viandes et services traiteur. L’achat de matériel pour le laboratoire de transformation, destiné à élargir l’offre et créer un poste en vente, représente 99.560 €, dont 29.868 € apportés par la Région. De même, à Serres-Sainte-Marie, le restaurant Les 3M, unique commerce du bourg, valorise les produits locaux et la cuisine maison. Pour l’achat de matériel et mobilier, l’établissement bénéficie 12.434 €, soutenant l’attractivité de cette petite commune de 571 habitants.
Tourisme et patrimoine : diversifier l’offre et valoriser l’identité territoriale
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le tourisme se modernise avec l’aide de la région tout en mettant en valeur l’âme des territoires. À Mauléon-Licharre, l’ancien bâtiment de Goy Etxea va renaître en hôtel 3 étoiles au coeur du centre-ville. Sept chambres uniques plongeront les visiteurs dans l’univers des sept provinces basques, avec un espace bien-être et une restauration centrée sur les produits locaux. Le bâtiment sera totalement réaménagé pour être économique en énergie et accessible, avec l’objectif du label Tourisme & Handicap. Début des travaux fin 2025, ouverture prévue en 2026, avec 42.944 € de soutien régional pour accompagner ce projet emblématique. Pour les amateurs de marche, à Parbayse, le camping familial Passeria se refait une jeunesse. Chalets, emplacements pour tentes et camping-cars, aire de jeux et bloc sanitaire moderne seront reliés aux sentiers de randonnée et au chemin de Saint-Jacques, pour un tourisme à la fois familial et durable. Soutien régional : 50.700 €. À Etsaut, le Fort du Portalet va bénéficier d’une vraie remise en forme. La piste d’accès sera restaurée, les murs de soutènement consolidés et les zones rocheuses sécurisées. Signalétique et stationnement seront améliorés pour accueillir les visiteurs toute l’année. Objectif : permettre à chacun de découvrir ce monument historique et développer un tourisme de montagne quatre saisons, grâce à une subvention de 150.000 €. Formation, santé et éducation : investir dans le capital humain Le développement des compétences et l’accès aux soins constituent despriorités essentielles pour le territoire. La formation professionnelle répond aux besoins identifiés des entreprises.
À Anglet, l’INFA propose une session du titre professionnel de graphiste. Douze demandeurs d’emploi suivront 840 heures de cours et de pratique en entreprise pour se former à la création visuelle, au web et au son, dans un contexte régional où les entreprises recrutent activement. La Région soutient ce projet à hauteur de 40.500 €, pour renforcer l’employabilité locale. L’accent est mis sur les métiers de la transition écologique. À Loubieng, l’association L’Escolinas forme 10 demandeurs d’emploi aux gestes de l’écoconstruction : terre-paille, charpente-bois, déconstruction et réemploi. Ce parcours de 366 heures, conçu avec l’organisme Idre et deux entreprises locales, prépare soit à l’insertion professionnelle, soit à une formation qualifiante. La Région accompagne cette initiative à hauteur de 54.386 €.
Dans le domaine de la santé, la Région répond aux besoins croissants en personnel soignant. Dans le cadre du plan Ségur, 1 322 places supplémentaires seront disponibles en Nouvelle-Aquitaine pour 2025, dont 676 pour infirmiers, 241 pour aides-soignants et 405 pour accompagnants éducatifs et sociaux. Le Centre Hospitalier de Bayonne bénéficie d’une aide de 172.800 €, renforçant ainsi les capacités de formation dans le département.
Les lycées béarnais voient également leur cadre amélioré. À Nay, 150.000 € sont consacrés au réaménagement des salles de sciences du Lycée Paul-Rey. À Oloron-Sainte-Marie, 200.000 € supplémentaires modernisent la demi-pension du Lycée Jules-Supervielle, s’ajoutant aux 300.000 € déjà investis pour améliorer le confort et l’accueil des élèves.
Culture, solidarité et environnement : des initiatives pour le vivre-ensemble
Au-delà des secteurs économiques, la Région soutient des projets culturels et solidaires qui renforcent la cohésion du territoire. À Anglet, l’association La Réciproque explore l’instrument traditionnel basque, la txalaparta, à travers un projet mêlant recherche sonore, plastique et anthropologique. Porté par Clara Denidet et Maylis Raynal, « Txalapartalbak » se déploie en partenariat avec le Bel Ordinaire, le Bureau des recherches sidérées et le Labo Estampe, avec un soutien régional de 20.000 €.
La solidarité alimentaire est également au coeur des actions. À Pau, l’association Solidarité alimentaire Pau – Béarn lance « Vrac Béarn », une épicerie mobile proposant une quarantaine de produits, dont 15 locaux et majoritairement bio, à tarifs adaptés aux ressources de chacun. L’objectif : faciliter l’accès à une alimentation de qualité dans les villages éloignés des commerces, avec 30.000 € de soutien régional. L’engagement solidaire dépasse même les frontières départementales. À Billère, la Commune poursuit sa coopération avec Soavinandriana (Madagascar) pour réhabiliter les réseaux d’eau de deux quartiers, avec réservoirs, bornes fontaines et dispositifs de lavage des mains, tout en menant des actions éducatives sur les objectifs de développement durable. La Région apporte 30.000 € pour ce projet international.
La prévention environnementale mobilise également des moyens importants. Au Pays Basque, la Communauté d’Agglomération Pays Basque pilote la stratégie locale 2025-2026 de gestion des risques côtiers, couvrant huit communes entre l’Adour et la frontière espagnole. Sensibilisation du public, suivi Lidar des falaises, étude du littoral de Guéthary, assistance juridique et coordination générale sont au programme, avec un soutien régional de 163.308 €. Cette approche témoigne de la volonté d’anticiper les défis climatiques et de protéger durablement le littoral basque.
Chaque projet raconte une histoire : modernisation des exploitations agricoles, soutien aux entreprises locales, valorisation du patrimoine, formation, services de santé, initiatives solidaires et préservation de l’environnement. Ces investissements montrent que économie, innovation, traditions et écologie peuvent aller de pair. Emplois créés, compétences renforcées, villages animés ou paysages protégés : chaque initiative rend le département plus attractif, résilient et vivant pour ses habitants et visiteurs.
(1) Centre de transfert de Technologies Céramiques
(2) Institut de Recherche sur les Céramiques
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