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Économie

Réforme des retraites : les syndicats d’experts-comptables peinent à mobiliser

Alors que l’examen du projet de loi de réforme des retraites a débuté le 3 février à l’Assemblée nationale, les inquiétudes des experts-comptables et commissaires aux comptes demeurent vives © DR

Alors que l’examen du projet de loi de réforme des retraites a débuté le 3 février à l’Assemblée nationale, les inquiétudes des experts-comptables et commissaires aux comptes demeurent vives © DR

« Nos moyens de pression sont faibles mais nous allons continuer à nous battre », a assuré Jean-Luc Flabeau, président de la Fédération nationale ECF, un des deux syndicats de la profession comptable au cours d’une conférence sur la réforme des retraites organisée lors du Forum ECF, le 4 février dernier, à Paris. Morceaux choisis.

Alors que l’examen du projet de loi de réforme des retraites a débuté le 3 février à l’Assemblée nationale, les inquiétudes des experts-comptables et commissaires aux comptes demeurent vives. Même si leurs actions et leurs revendications sont restées discrètes comparées à la mobilisation d’autres professions libérales dont les régimes autonomes sont également menacés. Du côté des deux syndicats de la profession comptable, l’IFEC a rejoint le collectif SOS retraites (qui regroupe aussi les avocats, et des professionnels de la santé et de l’aérien), et ECF (Experts-comptables et Commissaires aux comptes de France), qui a organisé des «journées du désarroi», a saisi la Cour des comptes pour qu’elle procède à une évaluation de l’impact du projet de réforme. Ce syndicat a aussi appelé ses adhérents à «faire la grève des comptes de campagne», en refusant les missions de contrôle des dépenses des candidats aux municipales. Ces deux dernières actions sont celles qui ont été le plus relayées par les médias.

Sensibiliser les parlementaires et les entreprises

«Nous [les professions libérales] avons été associés tardivement à la concertation », laquelle «n’était ni de la négociation ni de la concertation», a expliqué Christophe Sans, secrétaire général de la Fédération nationale ECF au cours du Forum du syndicat, le 4 février. «Tous les chiffrages que l’on nous a fournis jusqu’à présent étaient erronés, et nous avons aujourd’hui un texte avec des hypothèses et des simulations qui ne tiennent pas la route». Si la négociation avec l’équipe du Haut-Commissaire aux retraites «était complètement fermée», a regretté le président de la Fédération nationale ECF, Jean-Luc Flabeau, maintenant que le projet de loi est arrivé devant le parlement «nous essayons de sensibiliser au maximum les chefs de file» de la majorité et de l’opposition. Autre axe d’action : «il faut sensibiliser les entreprises et la société sur le coût des retraites », plutôt que sur la préservation des régimes autonomes, car «on nous considère comme des nantis».

Pas de mobilisation des instances de la profession

Contrairement à ce que l’on a pu observer au sein d’autres professions libérales, «il n’y a pas de mobilisation générale de la profession», a-t-il poursuivi. Alors que le Conseil national des barreaux (CNB) est à la tête du mouvement des avocats, chez les professionnels du chiffre, ce sont les deux syndicats qui portent la voie de leurs confrères. «Nous avons interpelé le CSOEC [Conseil supérieur de l’ordre des experts comptables] et la CNCC [Compagnie nationale des commissaires aux comptes] en leur disant qu’ils ne pouvaient pas rester muets». Cette initiative a abouti à la cosignature d’un communiqué et l’organisation d’une conférence de presse commune, le 31 janvier dernier, au cours de laquelle l’ensemble des instances de la profession comptable (le CSOEC, la CNCC, la CAVEC [Caisse d’assurance vieillesse des experts-comptables], l’IFEC et ECF) ont fait part de leur position commune sur le projet de réforme des retraites. Mais cela reste «une prise de position faible» et «le CSOEC doit s’emparer de ce sujet», a ajouté Jean-Luc Flabeau.