Pyrénées-Atlantiques, des Assises pour penser la RESSOURCE EN EAU de demain
Le 7 novembre 2025, le département des Pyrénées-Atlantiques s’est réuni autour d’un sujet vital : l’eau. Des montagnes béarnaises aux plages du Pays Basque, la ressource se fait plus rare, plus fragile, et plus précieuse que jamais. Retour sur une journée qui marque un tournant dans la manière de penser et de gérer l’eau sur un territoire façonné par elle depuis toujours.
Des sommets enneigés aux rivages sablonneux de la côte atlantique, l’eau est partout dans les Pyrénées- Atlantiques. Elle serpente à travers 18 000 kilomètres de cours d’eau, alimente des torrents, des gaves, des nappes et des lacs naturels. Elle s’invite également dans le quotidien des habitants, irrigue les champs, fait tourner les turbines hydroélectriques, et attire chaque été des milliers d’amoureux de nature et de sports d’eaux vives.
« Notre département abrite une richesse en eau exceptionnelle, mais cet équilibre est fragile », rappelle Jean-Marie Girier, Préfet des Pyrénées- Atlantiques. « Nous devons anticiper la rareté sans fragiliser notre santé, notre économie ou notre agriculture. Des solutions existent et notre territoire peut devenir un exemple ».
Un défi immense, car malgré ses précipitations abondantes - 1 474 mm de pluie par an à Biarritz contre 935 mm en moyenne nationale -, le département a vécu ces dernières années une succession d’épisodes de sécheresse inédits. En 2025, 83 % du territoire était placé sous restriction d’eau en plein été. Une première historique.
Quand la richesse devient tension
Dans un département historiquement gâté par la nature, parler de manque d’eau pouvait autrefois sembler incongru. Mais le changement climatique est venu bouleverser la donne. Moins de neige en hiver, des fontes plus précoces, des pluies d’automne irrégulières : le cycle de l’eau se dérègle. Les chiffres donnent la mesure du problème :
• - 17 % de précipitations estivales prévues d’ici 2030 ;
• - 30 à - 40 % de baisse de débit des rivières de l’Adour à l’horizon 2050 ;
• Des températures en hausse de + 6 °C sur la chaîne des Pyrénées d’ici la fin du siècle. L’année 2025 a marqué un tournant. Des rivières qu’on pensait intarissables sont passées sous les seuils d’alerte. Le Gave d’Oloron, par exemple, n’avait jamais connu pareille situation. Cette raréfaction met sous tension tous les usages : eau potable, agriculture, industrie, hydroélectricité, ainsi que tourisme et écosystèmes. Et dans ce département où la pêche au saumon et la baignade sur la côte sont des emblèmes culturels, la question devient existentielle.
L’agriculture s’adapte, l’industrie innove
Les Assises départementales ont mis en lumière des initiatives locales inspirantes. Une exploitation agricole ajuste désormais son irrigation « à la goutte près », et une brasserie artisanale a mis en place un dispositif de réutilisation des eaux usées traitées dans le process industriel.
Car derrière les chiffres se cache une réalité : l’eau agricole représente 15 % des prélèvements annuels, mais grimpe à près de 30 % en été. Quant à l’industrie, elle consomme 21 % des volumes sur l’année. Dans le bassin de Lacq, haut lieu de la chimie et de l’énergie, les besoins restent conséquents.
« Ensemble, faisons de l’eau une source d’avenir », plaide Jean-Jacques Lasserre, Président du...
Cet article est réservé aux abonnés. Pour lire la suite de cet article, vous pouvez acheter notre journal ou vous abonner.
Accédez à toute l'actualité et aux annonces légales en illimité
1 AN
(52 n°)Hebdomadaire
à partir de 25,00 €/an*
(* Tarif en vigueur en France Métropolitaine,
valable pour la version numérique)
Déjà abonné ? > je me connecte
