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Vie locale

Objectif TANZANIE pour 64 étudiants de l’ISA BTP

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La promotion Human’Isa XX avait dû écourter sa mission en Tanzanie à cause du Covid © DR

Depuis 2005, les élèves ingénieurs de l’ISA BTP terminent leur cycle d’études de fort belle manière. Pour leur projet de fin d’études, ils partent tous ensemble pour une mission humanitaire. Le projet baptisé Human’Isa s’envolera en mars 2024 en Tanzanie pour y construire une école primaire.

Située à Anglet (et disposant d’une antenne à Bordeaux), l’ISA BTP forme les ingénieurs du bâtiment de demain. Dotée d’une excellente réputation, cette école attire des étudiants pour la qualité de sa formation avec un petit plus non négligeable. En fin de cycle, les étudiants de 5e année mettent en oeuvre un projet de fin d’études extraordinaire. Chaque promotion part ainsi dans un pays en voie de développement pour y élaborer une construction utile aux populations locales. Un projet humain aux multiples dimensions auquel les participants se préparent durant plus d’un an.

« C’est la marque de fabrique de cette école, c’est la seule qui propose un si grand projet en fin d’études » souligne Vincent Burguburu, co-président de l’association Human’Isa XXIV. Ses camarades de promotion sont unanimes, cette cerise sur le gâteau est un argument de poids qui fait pencher la balance au moment du choix de l’école. « Quand on voit le projet réalisé chaque année, ça nous donne envie, c’est une chance d’y participer » enchérit Andoni Arotcarena, l’autre co-président.

Un vrai défi pour toute une promotion

Pour mener à bien cette aventure, les étudiants forment une association nommée Human’Isa, suivie ensuite de l’année de leur promotion. Après l’extension d’un collège au Bénin (2019), la construction d’une école primaire aux Comores (2022) ou encore la construction d’un centre de soins au Paraguay (2023), c’est vers la Tanzanie que le cru 2024 s’envolera. Le projet Human’Isa existant depuis 2005, chaque année, les novices bénéficient de l’expérience de leurs prédécesseurs. « On a maintenant une grande base de données d’associations partenaires » explique Andoni Arotcarena. « Il s’agit d’associations fiables répondant à nos critères : non religieuses, apolitiques… ». Après une première sélection, cinq projets sont présentés. Tous les étudiants votent, car tous participent au projet et s’envolent vers la destination finale. À l’issue du scrutin, le dossier tanzanien remporte 40 suffrages sur les 64 étudiants. Outre les aspects techniques et la viabilité du projet, il y a aussi une touche émotionnelle particulière qui a conquis les votants. « Lorsque nous étions en 1re année, on a suivi l’épopée Human’Isa 2020 qui partait en Tanzanie. Malheureusement, leur aventure a été écourtée à cause du COVID alors cela nous tenait à coeur de repartir dans ce pays » explique Romane Chassagne, responsable du pôle financement.

C’est donc dans le village de Mbokomu, au nord du pays, que les étudiants, accompagnés de leurs professeurs, construiront de leur propre main, durant cinq semaines, un bâtiment de 575 m². « Il s’agit d’une école primaire de 437 élèves de 5 à 12 ans, dont les salles de classe sont devenues inutilisables à cause de la charpente détériorée par les termites » détaille Vincent Burguburu. « L’école sera donc rasée et on va reconstruire avec des salles de classe, un réfectoire de 300 m² et des bureaux pour les professeurs » poursuitil. « C’est un vrai défi pour toute la classe » ajoute sa camarade Romane.

Une aventure à 230.000 €

Car le défi ne se limite pas à la construction sur place. Au préalable, il faut dessiner les plans, acheter les matériaux, organiser la logistique… autant d’aspects qui demandent du travail et de l’argent. En tout, le budget total de l’opération s’élève à 230.000 €. « 120.000 € pour la construction et 110.000 € pour la logistique, un budget constitué à 60 % par des dons et subventions et à 40 % par de l’autofinancement » ventile Romane Chassagne. Pour parvenir à de telles sommes, les jeunes se mobilisent tout au long de l’année. « Nous organisons de nombreux événements : une course solidaire, un vide dressing, un kantaldi, un tournoi de mus… » énumère Léa Pochelu, co-trésorière de l’association. Le prochain sur le calendrier est un loto qui se déroulera le 1er décembre à l’espace Océan d’Anglet. En plus de ces manifestations, chaque élève donne du temps de travail pour effectuer des missions dont la rémunération est versée à l’association. « Chaque personne a un objectif de 650 € à atteindre, en servant à la buvette de l’Aviron Bayonnais, en dispensant des cours, en cueillant des pommes, en effectuant des inventaires… ».

À trois mois du départ, la pression commence à monter. « Stress, excitation, on passe par toutes les phases » s’amuse Andoni. Un trimestre (décembre, janvier et février) durant lequel ils ont à plancher sur la conception du bâtiment et à boucler leur budget. Une centaine de jours pour achever la préparation du point d’orgue final de leurs études. Une aventure exceptionnelle qui marquera de belle manière leur passage de la vie étudiante au monde professionnel. 

Pour plus d’informations et pour les soutenir : humanisa.org