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Vie locale

Mondiaux 2022 : La pelote basque entre dans une nouvelle ère

© Marie Claude Delbos

© Marie Claude Delbos

Les Championnats du Monde de Pelote Basque se tiendront le mois prochain, du 23 au 29 octobre. À Biarritz, Hasparren, Bayonne et Bidart, la compétition phare de cette discipline entend, avec cette 19e édition, entrer dans une nouvelle ère.

Si elle est répartie sur cinq sites, la prochaine compétition internationale de Pelote Basque a pour phare la ville de Biarritz. Et sur cette commune, l’épicentre est indéniablement le Jai Alai d’Aguilera. Naturellement, c’est dans ce lieu qu’à un mois du rendez-vous sportif, les représentants des fédérations et des villes concernées se réunissent pour présenter l'événement.
« Nous aurons 360 parties, avec 630 participants, dont 82 personnes pour l'Équipe de France, la délégation la plus importante », énumère Lilou Echeverria, président de la Fédération Française de Pelote Basque (FFPB). Mais le plus important réside sans aucun doute dans le nombre de drapeaux présents pour l’occasion. « Pour la première fois, il y aura 34 pays, il n’y en a jamais eu autant et c’est grâce au frontball », poursuit-il.

Une ouverture sur le Monde avec le frontball

C’est indéniablement avec cette discipline, plus moderne et plus urbaine, que la pelote poursuit son expansion. Car le sport d’un peuple pour tous les peuples se doit, pour subsister, de s’étendre au-delà des territoires naturels où jadis la diaspora s’exportait. Cette nécessité, Xavier Cazaubon en est bien conscient. Franco-mexicain, le président de la Fédération Internationale de Pelote Basque (FIPV) observe depuis longtemps la différence de vision entre les deux continents. Si la pelote est parfois perçue par certains comme une discipline folklorique, l’homme insiste sur un point capital : « nous sommes avant tout un sport ».
Et à l’instar de la société et du monde dans lequel il évolue, le sport change. « Une pelote plurielle arrive à Biarritz », prévient Monsieur Cazaubon. « Avec des paletas en fibre de carbone ou encore des joueurs en bermuda sur certaines disciplines », cite-t-il à titre d’exemple.
« On sent un vrai frémissement autour de notre sport, grâce au frontball, qui est pour nous un formidable levier de développement sur les continents asiatiques et africains », s’enthousiasme l’homme fort de la pelote.

Le Graal olympique

Un désir d’extension géographique nécessaire pour obtenir le ticket olympique. Car Xavier Cazaubon l’admet volontiers, « tout ce que nous faisons est orienté vers la reconnaissance olympique ». Pour cela, il faut répondre à plusieurs critères parmi lesquels la présence sur les cinq continents ainsi qu’une parité homme/femme. « En 1992, la Pelote Basque était en démonstration aux JO de Barcelone. Aujourd’hui, le surf, le skate, le breakdance ou l’escalade y sont présents ». Un constat lucide qui demande d’adopter un autre état d’esprit pour entrer dans une nouvelle dynamique.
Lorsqu’on lui demande si le frontball est vraiment de la pelote, Xavier Cazaubon trouve un argument imparable : « le rugby à 7 est-il vraiment du rugby ? ». C’est pourtant par ce biais que l’ovalie est devenue olympique.
Après 1958 et 1977, les Mondiaux de Pelote reviennent à Biarritz en 2022 avec de tout autres ambitions. Avec un budget de 950.000 €, ces Mondiaux marquent à n’en pas douter le début d’une nouvelle ère pour ce sport. Sa couverture médiatique, sur plus de 160 chaînes de télévision à travers le monde, constitue également un chaînon essentiel du plan. Car « la diffusion internationale est la condition même de la pérennité de la pelote ».