Imprimer la page
Vie locale

Marguerite Broquedis ou l’éternelle CHAMPIONNE OLYMPIQUE

© DR

© DR

À l'approche des Jeux olympiques de Paris 2024, il est impossible de ne pas célébrer les héros qui ont façonné le paysage sportif français, encore plus lorsqu’ils sont originaires de notre département. Parmi eux, une figure émerge : Marguerite Broquedis, pionnière du sport féminin dont l'impact résonne encore aujourd'hui.

Marguerite Broquedis a tracé son chemin dans l’histoire du sport français dès le début du 20e siècle. Née en 1893 à Pau, dans la maison du Jeu de Paume du Parc Beaumont où son père, Émile Broquedis, est maître paumier et fabricant de raquettes, elle a rapidement montré un talent exceptionnel pour le tennis. Lorsque la famille déménage à Paris, onze ans plus tard, la pratique de ce sport devient une évidence et elle intègre un club de la capitale. Son audace et sa détermination l’ont ensuite propulsée sur la scène internationale, à une époque où les femmes devaient lutter pour chaque opportunité dans le monde du sport.

L’éclat olympique de 1912

1912 marque un tournant décisif pour Marguerite Broquedis et le sport féminin en général. Aux Jeux olympiques de Stockholm, en Suède, elle remporte la médaille d’or en simple dames, devenant ainsi la première Française à réaliser cet exploit. Son jeu élégant, sa force mentale et son agilité ont captivé le public et ont inspiré une génération de jeunes athlètes. Quelques jours plus tard, elle ajoute une médaille de bronze, en mixte, avec Albert Canet. L’héritage olympique de Marguerite Broquedis va bien au-delà de ses victoires sur le court. Elle a brisé les barrières, ouvrant la voie à une participation plus large et à la reconnaissance des compétences féminines. Son esprit combatif a tracé de nouveaux horizons pour les générations futures. Sans s’affirmer féministe, la joueuse de tennis contribue à moderniser l’image et la place des femmes dans le sport. Elle a d’ailleurs toujours affirmé que ce dernier était un moyen d’émancipation pour elle et ses contemporaines. Sa vie témoigne du pouvoir de la compétition pour transcender les frontières sociales et de genre.

Une carrière exemplaire

Les années post-olympiques sont tout aussi fastes pour Marguerite Broquedis avec une victoire spectaculaire contre Jeanne Matthey lors des Championnats de France. Ils deviendront quelques années plus tard les Internationaux de France, aussi connus sous le nom de Roland- Garros. En 1914, elle renouvelle l’exploit en se défaisant de Suzanne Lenglen en finale. La Grande Guerre marque cependant le pas de sa jeune carrière, et elle ne retrouve jamais réellement son niveau en individuel. Pour autant, cela ne l’empêche pas de glaner encore quelques trophées prestigieux pendant les Années Folles, comme en 1924 où elle remporte le double dames des Internationaux de France, le double mixte, avec Jean Borotra. En 1927, elle réitère cette victoire, aux côtés de ce joueur avec qui elle partage également l’amour du Pays Basque.

Dès la fin des années 1920, elle décide de mettre un terme à sa carrière sportive afin de se consacrer à sa famille. Elle garde toutefois une profonde amitié avec les fameux Quatre Mousquetaires, Jean Borotra, René Lacoste, Henri Cochet et Jacques Brugnon.

Un héritage bien moderne

Alors que Paris s’apprête à accueillir de nouveau les Jeux olympiques dans tout juste sept mois, l’ombre inspirante de Marguerite Broquedis, décédée en 1983, plane sur l’événement. Les athlètes d’aujourd’hui marchent sur les traces de cette pionnière, portant avec eux l’héritage d’une femme qui a brisé les plafonds de verre de son époque.

Les JO de Paris représentent bien plus qu’une compétition sportive mondiale. C’est une opportunité de célébrer l’inclusivité, l’égalité et l’esprit de compétition équitable. Marguerite Broquedis serait incontestablement fière de voir comment son pays accueille cette compétition avec un engagement renouvelé envers les valeurs qu’elle a contribué à instaurer.

La joueuse de tennis, qui a été décorée en 1976 de la Légion d’honneur, demeure une icône intemporelle du sport français. Son courage, sa passion et sa persévérance continuent d’inspirer les athlètes et les amateurs de sport à travers le monde. Aux Jeux olympiques de Paris 2024, son esprit sera présent, rappelant à tous que le sport est un catalyseur puissant du changement social et de l’égalité.