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Vie quotidienne

L’Hôtel de Ville de Bayonne

© LPA

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Célèbre dans la France entière, et même au-delà des frontières, comme théâtre de l’ouverture des Fêtes et du réveil du Roi Léon, l’Hôtel de Ville de Bayonne est un édifice qui en impose, tant par ses dimensions que par son histoire. Nous vous proposons une courte visite « virtuelle » pour en évoquer l’architecture et les décors qui ornent ses façades.

Un peu d’histoire...

Vous vous en doutez, l’emplacement du bâtiment est loin d’être dû au hasard. Au confluent de la Nive et de l’Adour, l’Hôtel de Ville veille jalousement sur l’activité maritime de la cité tout en la dominant fièrement et avec autorité.

L’édifice que nous connaissons n’est bien entendu pas le premier implanté en ces lieux. Dès le début du 18e siècle, on note déjà la présence d’un théâtre de taille moyenne au lieu-dit, remplacé quelques années plus tard par un second, de dimensions supérieures.

Sur décision du conseil municipal, l’actuel monument est construit entre 1837 et 1842, selon les plans de l’architecte Nicolas Vionnois. Il accueille dès lors l’hôtel de ville, le théâtre, les services des douanes mais aussi, au gré des années, les archives, la bibliothèque, un musée. Malheureusement, dans la nuit du 31 décembre 1889, le tristement célèbre incendie des archives municipales ravage toute une aile du bâtiment et endommage également une partie non négligeable de la toiture. À l’issue des deux années de travaux nécessaires à sa restauration, seuls demeurent l’hôtel de ville et le théâtre. Tout au long du 20e siècle, il connait de nombreux autres chantiers, qu’ils soient superficiels ou davantage structurels. Sa salle actuelle date de 2006 et lui confère désormais des allures de théâtre à l’italienne, version moderne.

... et d'architecture

Si vous faites le tour du bâtiment, vous constaterez assez aisément qu’il s’agit d’un carré parfait, de 50 mètres de côté, pour une surface totale de 2 400 m². La véritable prouesse architecturale pour un monument d’une telle taille réside dans ses fondations. Implanté sur un marécage, l’architecte a dû privilégier une construction sur pilotis. L’ensemble repose donc sur pas moins de 3 364 poteaux solidement ancrés dans le fleuve qui supportent toute la maçonnerie.

Le corps est construit en pierres de taille et reprend tous les codes de l’architecture néo-classique : péristyle (galerie de colonnes) sur les quatre côtés, grandes ouvertures, dômes et coupoles, etc. Chaque côté est d’ailleurs constitué d’une série de treize arcades parfaitement identiques. La façade principale accueille enfin un balcon monumental qui offre une vue imprenable sur la place du Réduit, la Nive et les façades du Petit Bayonne.

Intérieurement, l’édifice est divisé en trois parties : deux identiques de chaque côté, une centrale, plus grande, pour la salle de théâtre.

Un peu de symbolique... 

Parce qu’il accueille le théâtre de la ville — nommé, depuis 2019 « Michel-Portal » en hommage au célèbre musicien et compositeur bayonnais — beaucoup pensent que les statues qui surplombent sa façade principale sont des muses. Il s’agit là d’une erreur, car les filles de Zeus et Mnémosyne sont neuf et président aux arts libéraux (poésie, histoire, musique, danse, etc.) alors que l’on dénombre ici seulement six figures. Il s’agit en réalité des allégories des principales activités économiques et artistiques de la cité bayonnaise, à savoir la Navigation, l’Industrie, l’Art, le Commerce, l’Astronomie et l’Agriculture (de gauche à droite). 

En fonte peinte, œuvres des forges Denonvilliers, elles ont remplacé les originales qui avaient été réalisées en pierre factice (ou carton-pierre), matériau très fragile et friable qui n’a pas supporté le climat côtier.

Juste en dessous, au niveau du fronton, vous pourrez également déchiffrer l’inscription suivante, datant de novembre 1918 : « Les armées et leurs chefs, le gouvernement de la République, le citoyen G. Clemenceau, le Maréchal Foch, ont bien mérité de la patrie — Novembre 1918 ».