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Vie locale

L’hélicoptère, le nouveau compagnon du repli d’estives

L’hélicoptère a effectué plus de 100 rotations en 2 jours dans les vallées d’Ossau et d’Aspe. Photo © FB

L’hélicoptère a effectué plus de 100 rotations en 2 jours dans les vallées d’Ossau et d’Aspe. Photo © FB

Avec la fin de l’été arrive le repli d’estives. Cette opération organisée, au bénéfice des bergers transhumants, par l’Institut Patrimonial du Haut-Béarn, s’effectue désormais par hélicoptère...

Prévues initialement une semaine plus tôt, les opérations de repli d’estives ont finalement été repoussées aux 19 et 20 septembre dernier, suite à la demande d’une immense majorité de bergers. En cause, les conditions climatiques traversées par le pays tout entier, et auxquelles la région n’a évidemment pas échappé.

La canicule et la sécheresse ont entraîné de graves répercussions par rapport à l’alimentation en plaine des animaux. « En bas ça aurait été une vraie catastrophe en raison de la sécheresse et de la spéculation en cours sur le fourrage », explique René Mouniague, berger à Escot, monté en estives au sein de la cabane de la mairie de Laruns : « Aule », en compagnie de Serge Lechardoy d’Ogenne-Camptort, et de leurs 900 brebis. L’IPHB (Institut Patrimonial du Haut-Béarn) lui a permis, grâce à l’hélicoptère affrété par la société « hélibéarn » de redescendre en sus du matériel monté par le même canal, quelque 600 fromages conçus durant la saison. « Tout le monde n’a pas forcément conscience, mais six jours de plus d’estives, c’est en moyenne 2.500 € d’économisés par les bergers par rapport à la nourriture de leur bétail », explique Didier Hervé.

Le report d’une semaine, bon pour la météo et les finances des bergers

Concernant ce fromage entièrement conçu en estives, l’initiative démarrée il y a seulement quelques années, avec l’héliportage de trayeuses, est en plein essor. Pour preuve, cette année, elles sont 5 à avoir été transportées sur les hauteurs pyrénéennes. Une opération impossible à réaliser sans l’hélicoptère de l’IPHB. Ces opérations d’héliportage sont rendues possibles grâce aux financements conjoints des 22 communes et 4 commissions syndicales des Vallées béarnaises, de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département et de l’État.

Au sol, près du lac de Bious-Artigues, le ballet incessant des équipes de l’Institut Patrimonial et des bergers capte l’admiration de quelques randonneurs attirés par le spectacle : « vous tournez un film ? » demande l’un d’eux. « Non, on rentre à la maison », répond en souriant un berger. Le report d’une semaine de ces opérations de replis a eu un autre avantage non négligeable : une météo bien meilleure pour ce genre d’opérations. Et il fallait bien cela, car en deux jours, ce ne sont pas moins de 101 rotations qui ont été effectuées sur les différentes vallées pour un total de 43 tonnes transportées au profit de 48 bergers présents dans 43 estives.