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Vie quotidienne

Le théâtre comme outil de prévention

Vincent Pidoux (comédien) et Sophie Bedouk (présidente) de l’association Courant d’être. © Antoinette Paoli

Vincent Pidoux (comédien) et Sophie Bedouk (présidente) de l’association Courant d’être. © Antoinette Paoli

Comment aborder de façon ludique des problématiques comme le harcèlement à l’école, la sexualité, l’argent, ou l’alcool ? C’est ce que propose l’association bayonnaise « Courant d’Être », spécialisée dans la prévention par le théâtre. Elle intervient en milieu scolaire et structures sociales, dans tout le département des Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes.

Cette idée originale est née en 2006 de l’association de Sophie Bedouck, conseillère conjugale, et d’Olivier Lefebvre, comédien. À première vue deux métiers très éloignés ! « Nous avons eu envie de croiser nos compétences, qui sont très complémentaires, » souligne Olivier, directeur artistique de l’association. Formé au théâtre et à la direction d’acteur à Paris, Olivier Lefebvre écrit toutes les pièces de théâtre et saynètes nécessaires aux interventions.

Tous deux sont aussi « éducateurs à la vie », c’est-àdire formés à l’information et à la prévention sur la sexualité auprès des jeunes. « Nous sommes dans l’écoute active et la médiation, » ajoute Sophie, « cela nous aide à comprendre les problématiques liées à l’adolescence et à la vie familiale. C’est un terreau très riche qui nous inspire les créations ».

Des graines de solutions grâce à l’écoute et au jeu

Courant d’Être travaille en partenariat avec différentes structures sociales comme Couples & Familles, (agréé par l’Éducation Nationale) et est membre du Réseau Appui Parent, (RAP 64).

« Nous créons des spectacles sur commande, d’après des problèmes relevés sur le terrain » détaille Olivier. « Les observations enrichissent les saynètes, comme la parentalité qui est complexe, qui nécessite d’ouvrir la parole et d’échanger ».

Avec la petite équipe de comédiens et de thérapeutes de Courant d’Être, les interventions prennent des formes différentes : contes, spectacles et saynètes suivis de débats, ou théâtre-forum avec la participation active du public. L’association propose également des « Escape Game » en famille en extérieur et centres sociaux-culturels.

En milieu carcéral, ce sont des ateliers d’art-thérapie sur l’estime de soi pour les pères de famille. « Je suis heureuse de voir des personnes en grande difficulté changer, et aller mieux », s’émeut Sophie. « Chaque personne a une richesse intérieure à révéler, et à nourrir ».

Donner la parole pour mieux vivre ensemble

Actuellement, c’est le thème du cyber-harcèlement à l’école qui est sollicité. Un sujet difficile qui concerne autant les familles, les élèves que les équipes pédagogiques. « On essaye de faire réfléchir autant les victimes que les agresseurs, et on cherche des solutions ensemble » précise Sophie. « On donne des pistes, mais il faut que tout le monde s’en serve pour avancer ».

Autre actualité, un projet de saynètes filmées intitulé « Raconte », mis en place par le collège Irandatz d’Hendaye et présenté le 2 avril au Théâtre des Variétés. Le débat sera animé par une infirmière scolaire sur le thème : prévention des agressions sexuelles, de la violence intrafamiliale, et du harcèlement scolaire. Suite à ça, un DVD / kit de prévention sera diffusé à destination des écoles et collèges du département. Un art éphémère mais une action pérenne.