L’ARTISANAT fragilisé par la crise des recrutements
Avec près de 1,9 million d’emplois, l’artisanat français demeure un pilier de l’économie, mais il subit une pénurie croissante de main-d’oeuvre : les offres se multiplient, tandis que les candidats se raréfient. Certains métiers offrent de vraies opportunités quand d’autres, prisés par effet de mode, saturent.
Réussir à recruter le personnel dont elles ont besoin reste une préoccupation pour nombre d’entreprises artisanales. Qu’il s’agisse de postes créés ou de remplacement de salariés. Le dernier baromètre ISM (Institut Supérieur des Métiers) - MAAF, paru début septembre 2025, confirme, en dépit du ralentissement de l’activité, la dynamique du secteur en matière d’emploi, mais révèle un paradoxe : jamais les entreprises n’ont eu autant de postes à pourvoir et jamais le vivier de candidats n’a été aussi faible. Ce constat met en lumière les métiers les plus porteurs pour une formation ou une reconversion, ainsi que les dérives liées aux effets « tendance ».
Un essoufflement relatif après le rebond post-Covid
À fin 2024, l’artisanat comptait quelque 1,86 million d’emplois salariés, en hausse de 4,5 % par rapport à 2019, preuve de la solidité du secteur, malgré un repli récent. Entre 2019 et 2022, l’artisanat a connu un bond de 8 % des emplois créés au sortir de la crise sanitaire. Mais la conjoncture, marquée par la flambée des coûts énergétiques et le ralentissement économique, a provoqué un reflux des effectifs de 3 % entre 2022 et 2024. Ce recul touche surtout le BTP (- 5 %) et l’artisanat de fabrication (- 4 %), quand l’alimentation et les services parviennent à stabiliser leurs effectifs. « Alors que l’emploi artisanal reste solide, après le rebond post-Covid, les entreprises font face à des tensions croissantes pour recruter », souligne Anne-Sophie Prissé, Directrice marketing et communication de l’assureur MAAF.
Offres en plein essor, main-d’oeuvre en...
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