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Juridique

La profession d’avocat impactée par la crise Covid-19

Pour le moment, la justice fonctionne normalement selon le bâtonnier Teddy Vermote

Pour le moment, la justice fonctionne normalement selon le bâtonnier Teddy Vermote

La justice continue-t-elle de tourner pendant cette nouvelle séquence de confinement ? Pour connaître les conséquences de la crise sanitaire sur la profession d’avocat, nous avons interrogé (à distance) leur premier représentant, le bâtonnier du Barreau de Bayonne, Teddy Vermote.

LPAPAPBB : Comment fonctionne la justice en ce moment ?

Teddy Vermote : La justice est considérée comme un service public essentiel, par conséquent elle doit continuer même pendant cette période de confinement. L’activité du tribunal est complète, les audiences sont maintenues. Cette activité se déroule avec un grand respect des gestes barrières. Pour le moment, on peut dire que le tribunal fonctionne normalement. Non pas parfaitement car la justice est loin d’être parfaite en France, mais normalement, comme à son habitude.

Comme l’ensemble des entreprises françaises, les cabinets d’avocats sont-ils en télétravail actuellement ?

T.V. : Oui, tout le monde doit faire le maximum pour exercer en télétravail. Chacun s’organise pour respecter cette obligation au mieux, même si parfois, certaines affaires ne peuvent pas se préparer à distance. Pour cela, les justiciables peuvent se déplacer même si nous privilégions d’abord les contacts à distance.

Comment la profession d’avocat est-elle impactée par ce nouveau confinement ?

T.V. : Les avocats ont été lourdement impactés lors du premier confinement qui a entraîné un arrêt complet de l’activité. Pour l’année 2020, l’impact financier est déjà très fort. Tous ont subi des pertes de chiffre d’affaires, certains ont dû faire appel au PGE (Prêt Garanti par l’État) pour poursuivre leur activité. Si ce deuxième confinement est aussi dur que le premier,

Certaines professions ont rattrapé cet été le manque à gagner du printemps, ce n’est pas le cas des avocats ?

T.V. : Non, pas du tout. Toute une partie de l’activité s’est tout simplement évaporée. Pendant deux mois, il n’y a eu aucune ouverture de dossiers, les procédures ont été renvoyées à 2021, parfois même en 2022, et pour certaines d’entre elles, nous facturons en fin de procédure…

Dans le domaine du droit des affaires, l’activité parvient-elle à se maintenir pour vos confrères ?

T.V. : Pour les cessions d’entreprises, le contexte d’incertitude, totalement imprévisible, rend les choses compliquées. Prenez les cessions de bars et restaurants, elles sont totalement en suspens en ce moment. Pour ce qui est du conseil auprès des entreprises en difficultés, nous avons mis en place la cellule Cap Redressement pour accompagner les entreprises qui en auraient besoin. Car en la matière, on s’attend à voir les difficultés apparaître plus tard. Ce n’est pas encore le cas avec toutes les aides de l’État mises en place. Mais que se passera-t-il quand le report des échéances sera terminé et qu’il faudra rembourser le PGE ? On ne peut pas penser que cette crise n’aura pas d’impact, y compris dans notre région. Nous serons donc prêts pour répondre aux différentes demandes des justiciables et des entreprises.