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Vie locale

La Générale, un lieu de VIE et de SANTÉ unique

© LT

« Mieux vaut prévenir que guérir ». Ce vieil adage populaire prend tout son sens lorsque l’on se penche sur La Générale, le premier tiers-lieu de santé en France, véritable espace de vie, basé à Anglet. Ici, on panse les maux, mais on repense également la santé de façon globale, en considérant le corps, l’esprit, et le rapport aux autres.

Au départ de la réflexion : une définition, celle de la santé. Selon l’OMS en 1946, la santé correspond à un état de complet bien-être physique, mental et social, qui va au-delà de l’absence de maladie ou d’infirmité. Prendre soin de ses patients ne signifie pas simplement leur adresser des prescriptions de médicaments, comme c’est souvent le cas. Ce postulat est à l’origine d'un lieu hybride né à Anglet au printemps 2022 d’un souhait de quelques amis, cinq médecins et une ingénieur, d’envisager une autre approche de la médecine et du rapport soignant-patient.

Et si la salle d’attente se transformait en café ? Et si on pouvait y pratiquer des activités collectives et découvrir des thérapies ? Et si les murs affichaient des expos temporaires plutôt que des posters de maladies ? Zoom sur La Générale, un espace singulier où « santé » rime avec « convivialité ».

Le fondement de ce lieu alternatif

Situé au 23, allée des Artisans, dans la zone artisanale de Blancpignon, cet ancien entrepôt industriel de 300 m² entièrement rénové se compose d’un cabinet médical, d’un cabinet paramédical, d’une salle d’attente, d’un café associatif avec salle de jeu attenante, et de deux salles polyvalentes réservées aux activités et animations, disponibles aussi à la location.

Pour mener à bien le projet, Marco, Thomas, Quiterie, Anabelle, Pierre et Claire, membres fondateurs, ont pu compter sur la force du collectif, et ont bénéficié de l’accompagnement du Tube à ESS’ai (CBE Seignanx). Ils ont aussi sollicité des financements de banques, comme France Active, qui soutient les entrepreneurs engagés, ainsi que des subventions de la Région Nouvelle-Aquitaine, de la Ville d’Anglet, et des Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA2).

Exercer le métier de médecin généraliste seul dans leur cabinet, de façon traditionnelle et quelque peu solennelle, ne faisait pas rêver les jeunes docteurs à l’origine de cette idée novatrice. Pendant leurs études, ils ont appris à traiter des pathologies, et non à gérer le bien-être général. Conscients également qu’un rendez-vous chez le soignant peut être anxiogène pour nombre de personnes, ils espéraient changer la donne en créant un cabinet accueillant et différent, une sorte de lieu-ressource, une invitation pour le patient à prendre soin de sa santé sous tous ses aspects, permettant au passage de réenchanter le métier de médecin. Pour cela, il était nécessaire que les professionnels de santé présents à La Générale s’ouvrent à d’autres déterminants de santé, comme le sport, la nutrition ou le bien-être mental.

Un fonctionnement participatif

À La Générale, on peut consulter un des cinq médecins généralistes, dont certains sont spécialisés, ou l’un des huit thérapeutes et professionnels paramédicaux : psychologue clinicienne, psychanalyste, sophrologue, thérapeute ayurvédique, diététicienne, hypnothérapeute… L’espace café permet d’attendre l’heure de son activité ou de son rendez- vous en patientant autour d’un kombucha et d’une part de banana bread.

La guitare posée nonchalamment contre un mur invite les mélomanes à gratter quelques accords dans la salle d’attente, là même où divers artistes ou associations s’emparent des murs pour exposer leurs oeuvres. Pour les plus grosses faims, en semaine, Pivoine propose des bocaux végétaliens et bio à emporter ou à réchauffer sur place.

Le tissu de bénévoles qui gravite autour de La Générale était important sur des chantiers participatifs de la phase de travaux et d’aménagements, il l’est encore aujourd’hui, même si chacun participe à hauteur du temps dont il dispose.

Que serait une association sans bénévoles ? Car oui, URFU est une association créée pour gérer cet espace fidèle aux valeurs de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire), et c’est en son nom que le lieu s’est construit. Ce tiers-lieu de santé ne cesse d’asseoir sa crédibilité et son intérêt, notamment grâce aux partenariats qu’il tisse avec des acteurs locaux comme la Mairie d’Anglet pour la semaine du Handicap, ou des associations de patients comme Corps et Mouvement qui promeut l’Activité Physique Adaptée (APA) et Les Battements d’Elles qui accompagne les femmes touchées par le cancer.

Un espace intergénérationnel animé

En consultant le planning du tiers-lieu de santé angloy, on découvre une série d’activités culturelles et sportives hebdomadaires pour tous les âges, régulièrement renouvelées, comme de la barre au sol, du yoga yin, des cours d’anglais, des ateliers de poésie ou d’art thérapie, de l’activité physique adaptée, de la gym suédoise, du pilate, des ateliers street art, du tricot, du dessin, etc. Une variété d’événements est également proposée au grand public, tels que des conférences aux diverses thématiques (le compost, le sommeil, l’endométriose…), des pièces de théâtre, des soirées karaoké, des concerts, des cafés papote pour aidants, des ateliers découverte (le carnet de deuil, les couches lavables, « Moi sans tabac », la cohérence cardiaque…). L’alimentation, Parkinson et le sport, la fin de vie, la santé mentale, la santé sexuelle, les aidants et d’autres thématiques, diluées sur l’année, viennent en sus ponctuer le planning d’animations de La Générale.

Au sein de ce lieu-concept, la parole des patients se libère, des liens médicaux et sociaux se tissent, des coopérations naissent, des projets émergent. Si ce nouveau modèle médical a tout d’abord surpris et interrogé l’Ordre des médecins, il montre aujourd’hui son potentiel et inspire d’autres jeunes médecins et collectivités. Dès septembre 2025, le tierslieu de santé proposera aux entreprises une offre RSE associée à la location de salle, avec intervenant, sur des sujets comme la gestion du stress au travail, la communication au sein d’un collectif ou l’alimentation du personnel.