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Vie locale

La criée a su s'adapter pour que les pêcheurs puissent continuer à travailler

La criée de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure a repris son activité après 4 jours de fermeture, du mardi 24 mars au vendredi 27 mars, en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus © LPAPAPBB

La criée de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure a repris son activité après 4 jours de fermeture, du mardi 24 mars au vendredi 27 mars, en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus © LPAPAPBB

La criée de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure a repris son activité après 4 jours de fermeture, du mardi 24 mars au vendredi 27 mars, en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. Pour Christophe Duguet, directeur de la criée, cette fermeture était nécessaire pour pouvoir trouver le bon fonctionnement adapté à la situation.

« On navigue à vue avec un effectif réduit à 7 personnes, explique, à l'heure du confinement, Christophe Duguet, directeur de la criée de Saint-Jean-de-Luz – Ciboure, mais nous ouvrons tous les jours ». Une affirmation rassurante qui permet de faire travailler les pêcheurs qui le désirent et qui ne pénalisent pas les poissonniers et mareyeurs à l'autre bout de la chaîne. Il est vrai que la crise sanitaire a quelque peu bouleversé le fonctionnement de la criée.

« Nous avons été dans l'obligation de fermer rapidement la criée durant 4 jours ( du 24 au 27 mars), afin que l'on puisse tout réorganiser avec les contraintes sanitaires. Nous ne l'avons pas fait de gaieté de coeur mais tous ne prenaient pas la mesure de l’exigence de la situation. Certains continuaient à se serrer la main, à discuter à moins d'un mètre... Les gestes barrières contre la propagation du Covid-19 n'étaient pas respectés. Il était essentiel de protéger les pêcheurs, les mareyeurs, les poissonniers et le personnel de la criée », justifie Christophe Duguet qui souligne la gravité de la pandémie.

Une criée en version 2.0

Aujourd'hui la criée fonctionne en version numérique. Les pêcheurs débarquent un à un leurs poissons dans les frigos de la criée. Puis les arrivages sont inspectés, comptabilisés et répertoriés. Comme la salle des ventes est fermée, les acheteurs passent leurs ordres par Internet. Beaucoup étaient déjà équipés mais certains ont dû rapidement se familiariser avec l'informatique pour continuer à travailler. « Dans l'ensemble, tout le monde a adhéré à cette nouvelle façon de travailler. Chaque jour, ils reçoivent un catalogue avec les arrivages. Le personnel de la criée y ajoute des annotations afin d'être le plus transparent possible avec les acheteurs qui ne voient pas le poisson. Par exemple, nous précisons si les poissons sont déclassés car blessés. Chaque lot est détaillé dans la mesure du possible », explique le patron de la criée.

Les arrivages varient d'un jour à l'autre. En début de semaine, ils ont oscillé entre 5 et 18 tonnes. Tout dépend, notamment, du nombre de bateaux qui prennent la mer, de leur taille, mais aussi de la météo. Jeudi 16 avril, pour information 3 tonnes de poissons ont été pêchées par une quinzaine de bateaux. Malgré les deux coups durs pour l'ensemble du monde de la pêche (l'annonce de la fermeture des restaurants le 14 mars et celle de la fermeture des halles et des marchés le 24 mars), le directeur de la criée et son équipe ont réussi à s'adapter à la situation pour ne pas cesser de fonctionner. Mais Christophe Duguet assure qu’après la crise sanitaire, dont la fin est annoncée pour le 11 mai selon le discours du chef de l'Etat, mareyeurs et poissonniers pourront de nouveau acheter sur place. Même si certains ont trouvé bien pratique la nouvelle façon de travailler et continueront de passer leurs ordres par Internet.