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Vie locale

ÎLOT VICTOR HUGO, une restructuration spectaculaire

© YR

La restructuration de l'îlot Victor Hugo concerne six immeubles, du numéro 20 au 30 de la rue.

À Bayonne, un chantier d’envergure vise à réhabiliter six immeubles du centre historique. Des travaux titanesques entamés il y un an et dont la livraison est prévue pour l’été 2025. À la clé, 30 logements sociaux et 3 locaux commerciaux.

Dans la rue Victor Hugo, les palissades d'un chantier occupent un vaste linéaire. Il faut dire que l’opération porte sur six immeubles, allant du numéro 20 au 30 de cette artère commerçante. Le 13 février, la Ville de Bayonne et le bailleur social Domofrance ont ouvert les portes de cette entreprise titanesque.

Des façades devenues un simple décor

Casque sur la tête, la surprise est rapidement au rendez-vous. Après quelques pas effectués depuis la rue, une vaste cour à ciel ouvert apparaît. « La question à laquelle nous tentons de répondre ici est : comment habiter au 21e siècle dans le centre-ville, tout en respectant le patrimoine et en donnant du confort aux habitants » résume Fabrice Delettre l’un des architectes. Comme le précise son confrère, Gilles Vacelet, « au 20e siècle, ces immeubles sont devenus inadaptés aux besoins des habitants, peu à peu ils se sont vidés et n’ont pas été entretenus ».

« C’était presque un décor de théâtre », ose Jean- René Etchegaray. En effet, hormis les commerces en activité en rez-de-chaussée, les façades n’accueillaient quasiment plus aucun occupant. La grande majorité des appartements étaient insalubres et par conséquent vides. Seulement cinq personnes ont dû être relogées pour démarrer le projet.

Maintenir le centre-ville vivant

En prenant la parole, le Maire de Bayonne ne cache pas sa joie de voir enfin se concrétiser un effort de longue haleine. « Ce n’est pas un long fleuve tranquille, il s’agit là d’une opération complexe ». Un dossier initié il y a treize ans déjà et dont le chantier a démarré en 2023. Au-delà, de cet îlot Victor Hugo, le travail porte plus largement sur l’ensemble du coeur de Bayonne. « Cela fait près de 50 ans que la ville s’est attachée à la réhabilitation de son centre avec la mise en place en 1975 du secteur sauvegardé », rappelle l’édile. « Une politique, doit s’inscrire dans la durée et pour nous l’objectif a toujours été le même : maintenir le centreville vivant ». Cette volonté se traduit par les chiffres. Durant ces 49 dernières années, 1 750 logements ont été réhabilités en centreville, soit 36 % du parc.

Un budget de près de 12 millions d’euros

Si pour d’autres îlots, la Ville de Bayonne s’adosse à des acteurs locaux tels Habitat Sud Atlantique ou le COL, pour cette opération, c’est Domofrance, filiale d’Action Logement qui est à la manoeuvre. Le bailleur social gère à ce jour plus de 40 000 logements en Nouvelle- Aquitaine, dont 1 400 au Pays Basque. Ce chantier, dont le montant total s’élève à 11,9 millions d’euros, est financé à 11 % par Domofrance sur fonds propres, 39 % par des prêts contractés par le bailleur et 50 % par des subventions, dont 1,6 million d’euros alloué par la Ville de Bayonne.

Les travaux ont démarré dans un premier temps par une phase de mise à nu, de désamiantage et de diagnostics. Ensuite, une spectaculaire opération de curetage (démolition des parties arrière des immeubles) a permis la création d’une future cour végétalisée, véritable lien entre les trente logements à venir. À l’intérieur des anciens immeubles, des éléments de structures et de patrimoine sont conservés comme les poutres anciennes ou les croix de Saint-André. « Un des escaliers du 18e siècle a été démonté, il est actuellement en restauration dans les ateliers Garat à Souraïde pour être ensuite remonté sur site » explique Bixente Tellechea, responsable production chez Etchart Construction. Sur ce projet hors norme, la reconstruction rassemble six immeubles pour créer une résidence moderne du nom de Berritzea. « Ici, trois siècles de construction cohabitent, du 17e au 19e », s’émerveille l’architecte Gilles Vacelet. « Il s’agit d’ajouter des feuilles au livre, tout en conservant les pages intéressantes ».