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Vie locale

Hendaye l’élégante se visite à vélo

C’est face à l’ancien casino (construit en 1864) que commence le GR 10 © AP

C’est face à l’ancien casino (construit en 1864) que commence le GR 10 © AP

Face à la baie de Txingudi, Hendaye offre un terrain de jeu exceptionnel aux amoureux de nature et de culture. Plus de trois kilomètres de plages ponctués par les maisons de la Belle Époque, pour une destination bien-être et sport, qui n’oublie pas de solides traditions basques. La ville se visite désormais à vélo pour découvrir son patrimoine.

Elle est un peu moins plébiscitée que ses voisines, et pourtant Hendaye offre de belles découvertes aux multiples facettes, pour une journée ou un séjour. En arrivant d’Urrugne par la sublime route de la Corniche, la ville affiche son faste début XXe. Sa plage interminable de sable fin s’étire sur 3 km jusqu’à la baie de Txingudi qui sépare la France de l’Espagne. En face, la petite cité portuaire de Fontarrabie ponctue le paysage de ses façades fleuries bleues et vertes et de ses nombreux bars à pintxos.

Une vie à la plage

La plage est au cœur de la vie hendayaise ; elle ne dort jamais longtemps, et s’anime dès le lever du soleil. Les journées sont rythmées par de nombreuses activités nautiques et de plein air. Au petit matin, on croise les joggers ; les surfeurs côtoient les kayakistes ; les week-ends de beau temps, on entend les conversations animées des Basques-Espagnols venus pique-niquer en famille. Et à marée basse, on ne se lasse pas de longues promenades romantiques. Pour une activité plus tonique, on enfile une combinaison et on se lance à l’eau pour une séance de longe-côte, nouvelle activité sport santé. 

Vélo électrique et Belle Époque, c’est chic ! 

Hendaye se découvre également en deux-roues sur son vaste parcours cyclable, pour une découverte de son histoire architecturale. Enfourchons nos bicyclettes électriques avec notre guide Odile, pour une balade à travers la Belle Époque, qui nous mènera du Port de plaisance au Port de Caneta. Face à l’océan, sur la promenade des Hendayais, qui s’étend sur 1 km, la visite du « Quartier Plage » fait revivre l’histoire entre France et Espagne pour découvrir ses 70 villas classées d’inspiration néobasque. Construites entre 1900 et 1930, elles donnent à la station balnéaire son cachet si particulier. « Edmond Durandeau y a construit plusieurs villas. Il est à l’origine du style néobasque, avec ces avant-toits à pans coupés, ces colonnes et arcades qui dessinent des lignes contemporaines » nous explique Odile. Avec la complicité d’Henri Martinet, paysagiste, Durandeau conçoit de somptueuses villas, comme la Maison Rouge, rue des Citronniers, agrémentée d’un jardin d’inspiration méditerranéenne et exotique. Le paysagiste – également promoteur - dessina les rues et jardins d’Hendaye et réalisa la ligne de tramway Hendaye-Biarritz en 1906. L’un des grands chefs-d’œuvre de Durandeau est l’Hôtel Palace Euskalduna sur le front de mer, face au Casino, qui fit les belles heures d’artistes parisiens dans les années 1930, comme le photographe Lartigue ou l’écrivain Paul Morand. La piste cyclable longe la Marina. On apprécie la balade en écoutant le cliquetis des mâts. Le port peut accueillir 850 bateaux sur pontons. C’est d’ailleurs ici que la navette « Marie-Louise » emmène tous les jours les gourmands manger des pintxos (ou tapas) de l’autre côté de la baie, à Fontarrabie.

Une passerelle flambant neuve emprunte la Vélodyssée jusqu’au Port de Caneta, situé en contrebas du centre-ville. Une halte s’impose pour découvrir les vestiges du Vieux Fort, construit par Vauban en 1681. Il assurait la protection d’Hendaye qui était en conflit permanent avec ses voisins de Fontarrabie, les Espagnols revendiquant l’exclusivité de la pêche et de la navigation sur la Bidassoa. Le regard embrasse toute la baie de Txingudi, la vieille ville de Fontarrabie et l’île aux Oiseaux. C’est également au Port de Caneta qu’est construite « Bakar Etchea », la dernière demeure de Pierre Loti. Écrivain voyageur, académicien, officier de Marine, Pierre Loti est l’auteur de Ramuntcho. Il est décédé à Hendaye en 1923.