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Vie locale

Epidaure 64, l’excellence du savoir-faire

©DR

Le savoir-faire de la maroquinerie d’excellence se perpétue au Pays Basque avec Epidaure 64. ©DR

Le sac à main faisant rêver des adeptes de lèche-vitrine sur le boulevard Haussmann à Paris, vient peut-être d’un atelier basque. Dans l’ombre des célèbres marques, Epidaure 64 fabrique des pièces d’exception dans son atelier de Briscous. Un savoir-faire d’excellence qui entraîne une forte croissance pour l’entreprise du groupe Tolomei.

Créé en 2004 dans la Sarthe, le groupe Tolomei a débarqué dans les Pyrénées-Atlantiques en 2011. Depuis ses débuts, l’entreprise s’est développée par l’acquisition d’ateliers existants en Pays de Loire, mais aussi en Corrèze, dans la Drôme et désormais également dans les Landes. Si ce groupe s’est retrouvé dans notre département, ce n’est pas vraiment un hasard.

D’origine béarnaise, son président Éric Dailey regarde d’un oeil particulier le dossier Luxat lorsqu’il se présente à lui. Situé à Briscous, ce fabricant de chaussures se trouve en dépôt de bilan. L’homme d’affaires décide alors de le reprendre. « J’ai vu ça comme une belle opportunité, car il y avait ici une vraie expertise du cousu » précise l'entrepreneur. La quarantaine d’employés en place est conservée et formée à de nouveaux gestes, à un nouveau métier. Luxat devient alors Epidaure 64 et ne fabrique plus des chaussures, mais désormais des sacs.

Du dépôt de bilan à la croissance

Epidaure 64, et plus généralement Tolomei, reste discret sur l’identité de ses clients. « Nous travaillons pour les plus belles maisons françaises qui ont un haut niveau d’exigence et de qualité » se contente de dire Jérôme Vaidie, directeur de pôle.

Sur le site de Briscous, les peaux sont reçues tannées, elles sont ensuite découpées, préparées, cousues pour en faire des sacs à main pour femme, mais aussi des pièces pour homme comme des sacs de voyage.

Depuis la reprise, l’atelier labourdin s’est considérablement agrandi. De 40 employés, l’atelier abrite aujourd’hui 160 collaborateurs. La surface a été multipliée par deux avec la construction d’un second bâtiment. À terme, ce ne sont pas moins de 250 artisans qui devraient prendre place ici.

Il faut dire que l’univers de la maroquinerie d’excellence est un secteur porteur, tiré par une forte demande mondiale. Cela fait les affaires des entreprises du groupe Tolomei et s’explique par deux facteurs, selon son PDG Éric Dailey. « Au niveau mondial, l’augmentation des classes moyennes et supérieures (en Asie notamment) crée une nouvelle demande ».

Une consommation qui profite aux entreprises françaises du secteur, car, contrairement à beaucoup de domaines d’activité, dans la maroquinerie d’excellence, le savoir-faire est resté dans l’hexagone. « Notre pays demeure le sommet de l’artisanat haut de gamme, ceci s’explique notamment par la volonté des grandes maisons qui ont toujours misé sur le Made in France ».

Un fort développement pourvoyeur d’emplois

Dans cette dynamique positive, Tolomei a aussi investi non loin de là, à 20 minutes de Briscous. Du côté landais, un site de production emploie aussi 90 personnes à Hastingues sous le nom de Maroquinerie du pays d’Orthe. Sur les deux ateliers basque et landais, les besoins en main-d’oeuvre sont importants et le recrutement bat son plein.

En partenariat avec Pôle Emploi, des sessions d’information sont organisées pour déboucher sur une formation de trois mois. « À l’issue de ce trimestre, nous avons des bébés artisans, maîtrisant quelques gestes de base » explique Jérôme Vaidie. C’est ensuite, lorsqu’elle est intégrée dans la fabrication, que la recrue continue son apprentissage. « Pour être un artisan polyvalent, et savoir monter un sac de A à Z, il faut compter environ trois ans ».

Des recrues qui viennent de tous horizons, bien souvent sans la moindre expérience dans des métiers manuels. « Les aptitudes que nous recherchons sont la minutie, la dextérité, la patience et la capacité de concentration », précise le directeur. Ils ou elles étaient auparavant ambulanciers, serveurs dans la restauration, ouvriers du bâtiment… Ils deviennent ainsi des artisans du cuir et peuvent dire fièrement en passant devant la vitrine d’un beau magasin : « c’est moi qui l’ai fait ».