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Vie locale

Des plages ouvertes mais régulées

Grande plage de Biarritz

Grande plage de Biarritz

En cette période de pause forcée, il est temps de penser à l’après. Le docteur Guillaume Barucq, adjoint au Maire de Biarritz, nous fait part de ses idées pour préparer la saison.

Notre département est relativement épargné par la pandémie, doit-on redouter un effet à retardement, lié au manque d’immunité de la population ?

Guillaume Barucq : C’est vrai que nous faisons partie des départements les moins touchés par l’épidémie mais il faut rester vigilant. Quant au manque d’immunité, on ne sait pas vraiment ce qu’il en est car le virus est souvent asymptomatique. En Italie, par exemple, ils ont testé des villages entiers dans lesquels aucun cas n’avait été déclaré, et ils ont la surprise de voir que 70 % de la population avait contracté le virus. Ici aussi, peut-être, des personnes l’ont eu sans le savoir lorsqu’elles ont ressenties des symptômes grippaux par exemple.

Concernant les plages, vous prônez leur réouverture dès le 11 mai ?

GB : Oui, il serait aberrant de voir les plages fermées cet été. Et pour éviter cela, nous devons réfléchir aux solutions à adopter dès maintenant. Je rappelle d’ailleurs qu’il y a beaucoup moins de risques sanitaires sur une plage que dans un supermarché puisque l’on parle d’un espace ouvert et ventilé par l’air marin.

Comment ne pas créer d’appel d’air en ouvrant telle ou telle plage et ainsi générer des foules sur le sable ?

GB : C’est pour cette raison qu’il faut ouvrir toutes les plages de l’hexagone afin de disperser la fréquentation sur l’ensemble du littoral français. Et cela ne se limite pas aux plages, tous les espaces naturels doivent aussi être accessibles ; montagnes, forêts, lacs…

Sur certaines plages, cela paraît difficile d’éviter la foule au mois d’août…

GB : Il faudra une fréquentation responsable des plages et que les usagers respectent les distances de sécurité. Les cas sont différents et la situation n’est pas la même sur une plage sauvage des Landes ou sur la Grande Plage de Biarritz. Chaque plage est un cas particulier, les élus locaux doivent s’approprier cette problématique pour trouver les solutions à tester dès l’ouverture et être prêts cet été.Il y a moins de risques sanitaires en bord de mer que dans un supermarché. Le pire serait de voir en France des images comme on a vu en Floride où des centaines de personnes étaient sur la plage. Ce genre d’images pourrait entraîner une nouvelle fermeture et nous devons l’éviter.

Comment éviter la foule sur la plage ?

GB : Il faut proposer une régulation, établir des règles. Le principe est que l’espace est ouvert pour pratiquer une activité ; marcher, faire du sport, surfer… Mais le but n’est pas de rester sur la plage. Car ce qui crée cette impression de monde, ce sont les gens sur les serviettes qui restent parfois toute la journée. Comme pour le jogging actuellement, on peut imaginer une solution où chaque personne a droit à une heure d’activité et s’en va.

Donc pas de bronzette cet été, mais qui va s’occuper de réguler cette fréquentation ?

GB : On peut imaginer que la police municipale fasse respecter ces règles, pourquoi pas assistée par des agents dédiés. Des acteurs locaux peuvent également s’impliquer comme les clubs de surf par exemple. On arrive à faire respecter les règles dans les supermarchés donc pourquoi pas à la plage ?

Que font les autres pays en la matière ?

GB : Nos voisins espagnols et italiens ont déjà annoncé l’ouverture des plages pour la saison. Plus loin de nous, les plages sont accessibles en Australie comme dans plusieurs états des États-Unis. En Australie par exemple, après quelques couacs au début, les choses fonctionnent plutôt bien avec des règles bien définies. L’accès est limité à ceux qui pratiquent une activité physique, certaines villes ont même limité uniquement aux activités dans l’eau.

En ce qui nous concerne, il faudra trouver la bonne formule et compter sur une fréquentation responsable des plages. Ces solutions, nous les trouverons si on commence à se préparer dès maintenant pour ne pas se retrouver devant le fait accompli en pleine saison estivale.