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Vie locale

Corniche basque, un joyau naturel en danger

© Archives LPA

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C’est dans la maison de la Corniche « Asporotsttipi » à Hendaye, que les élus locaux ainsi que les représentants de l'État et du département étaient réunis ce lundi 31 mai pour annoncer la fermeture du sentier du littoral, dès le 1er juin.

J’ai eu la chair de poule lorsque je suis allé constater l’effondrement. Si cela avait eu lieu dans la matinée… » se remémore Philippe Aramendi, maire d’Urrugne. En ce 29 octobre 2020, ils étaient nombreux à admirer le spectacle naturel offert par la célèbre vague Belharra. À quelques heures près, « nous avons frôlé la catastrophe » admet le préfet Eric Spitz.

L’urgence d’intervenir à court et long terme

Aussi belle soit elle, la Corniche basque n’en est pas moins en danger. Ses falaises qui témoignent de 60 millions d’années de notre Terre, sont fragilisées par l’érosion et la nature géologique de ses sols. Le constat est simple et sans appel, « la dangerosité de ce site nous pousse à agir » affirme Kotte Ecenarro, le maire hendayais. Depuis 2018, des mesures ont été prises avec l’interdiction des poids lourds et du stationnement. Mais cela n’est manifestement pas suffisant au regard des événements de l’automne dernier et des rapports géotechniques qui en ont découlés.

Les études menées par Géotec (bureau d’études des sols), puis par le CEREMA (Centre d'études sur les risques liés à l’environnement), ont confirmé les craintes. Selon eux, le sentier du littoral présente de « forts risques d’effondrement sur trois points ». Face à ces conclusions, la réaction ne s’est pas faite attendre.

L’accès au sentier du littoral interdit

Présentées le 19 mai dernier, les conclusions du CEREMA ont débouché sur une mesure immédiate. « J’ai décidé, car c’est de ma responsabilité, d’interdire la circulation sur le sentier du littoral » déclare le préfet Éric Spitz. Une sage décision prise de concert avec les trois maires concernés (Ciboure, Urrugne et Hendaye) ainsi que le département. « On savait que ses jours étaient comptés » admet Eneko Aldana-Douat, édile de Ciboure. « Aucun des trois maires ne veut être responsable d’un drame humain » ajoute-t-il.

Pris dans l'urgence, l’arrêté a pris effet le 1er juin 2021 jusqu’au 31 août 2021. Néanmoins, nul doute que le retour pédestre sur ce sentier de la corniche ne se fera pas après la saison estivale. « Il est peu probable que le sentier rouvre au 1er septembre » concède le représentant de l'État car la problématique ne se limite pas au chemin à flanc de falaise. L’ensemble doit être repensé, y compris l’accès routier qui fragilise le site. Directeur général adjoint du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Olivier Blanchet précise que des « travaux vont être effectués afin de rétrécir la chaussée et de l’éloigner du littoral ».

Une profonde mutation est donc à prévoir pour la route de la Corniche. En attendant, si l’accès au sentier littoral est interdit aux promeneurs entre Ciboure et Hendaye, précisons que la marche est de nouveau possible à partir de la villa Haizabia (entrée d’Hendaye) et que les promeneurs pourront continuer à admirer la Corniche, notamment depuis le parc du domaine d’Abbadia.