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Entreprise Vie locale

Bénédicte Le Bec, œnologue caviste et créatrice de bières

Bénédicte le Bec, œnologue de profession, propose dans sa « Cave à Béné ». © Alexandra Delalande

Bénédicte le Bec, œnologue de profession, propose dans sa « Cave à Béné ». © Alexandra Delalande

Œnologue depuis près de trente ans dans le Jurançon, Bénédicte le Bec, 51 ans, a connu plusieurs vies professionnelles qui l'animent à chaque fois avec la même passion.

Quand elle parle de son métier ou plutôt de ses métiers, Bénédicte le Bec rayonne. Aujourd'hui, elle mène de front plusieurs activités professionnelles comme elle l'entend ce qui la rend radieuse. Œnologue de profession, elle a un peu délaissé les vignerons et leurs chais « sauf certains qui connaissent mon palais et m'appellent quand ils ont un doute sur leur production. Je leur donne mon avis et les oriente vers le vin qu'ils souhaitent créer », explique Bénédicte. La pétillante quinquagénaire désire plus de reconnaissance par rapport à ses compétences et a envie de se consacrer davantage à la dégustation. Elle devient alors œnologue caviste pour les particuliers et les professionnels. La « Cave à Béné » contient une quarantaine de vins, spécialement sélectionnés par ses soins et à prix abordable. Elle les propose aux restaurateurs à qui elle prodigue aussi des conseils. Bénédicte, qui apprécie beaucoup le contact, organise également des ateliers de dégustations lors de soirées privées pour des entreprises ou chez des particuliers : « J'apporte six vins différents qu'ils choisissent au préalable et je leur apprends à déguster le vin. Ce sont vraiment de super soirées. Les gens sont heureux de découvrir les vins et je suis ravie de leur diffuser mon savoir » raconte l’œnologue, qui a reçu en 2010 les insignes de Chevalier de l'Ordre National du Mérite, une consécration pour celle qui évolue dans un monde très masculin.

« Mon handicap m'a permis de développer d'autres sens »

« J'ai toujours su trouver ma place. L'important c'est de ne pas braquer les gens. Et j'ai le contact facile » assure- t-elle, malgré une surdité de naissance à 80 %. « Mais mon handicap, c'est ma force. Ce n'est pas facile tous les jours mais je pense que ça m'a permis de développer d'autres sens. Je suis plus concentrée sur mon palais et ma sensibilité est différente », poursuit celle qui n'hésite pas à aller toujours de l'avant et vers de nouveaux défis.

En plus d'être œnologue caviste, Bénédicte le Bec est créatrice de bières. Une nouvelle activité née d'une rencontre. La dynamique entrepreneuse aime les challenges et lorsqu'un ami lui propose de faire de la bière, elle fonce. En octobre 2016, elle part se former pendant 15 jours à Nancy à l'Institut Français des Boissons Maltaises. De retour dans le Béarn, elle concocte ses recettes, puis fait appel à un brasseur. Le 1er juin 2017, la première bière blonde « Béné » est créée. Désormais, il en existe quatre, et une cinquième devrait voir le jour cet été, avec dans sa composition, un produit local.

Récemment, elle a aussi animé un atelier dégustation bière/chocolat à Idron, chez le chocolatier Paul Gardères. « Le CAP cuisine que j'ai passé en 2011 au lycée hôtelier de Morlaàs m'a appris à marier les mets et les vins, mais on peut faire aussi de jolies associations avec de la bière », souligne la Béarnaise d'adoption.

Une passion qui est née petit à petit

Béatrice le Bec est alsacienne. Sa passion pour le vin est née par le plus pur des hasards. étudiante en chimie, elle rêve de poursuivre en licence de biochimie. Mais c'est finalement son second choix qui est retenu : une licence professionnelle sciences de la vigne. « Je n'étais pas spécialement déçue. Il fallait que ça soit scientifique et c'était le cas. Et puis j'ai découvert le monde du vin avec mon frère et mon beau-frère qui se rendaient aux foires dont la très réputée de Colmar » rapporte Bénédicte en se plongeant dans ses souvenirs. L' Alsacienne part étudier l' œnologie à Dijon jusqu'en 1990. Après deux mois dans le Bordelais à accompagner une quarantaine de vignerons par semaine, elle suit son mari à Pau. En octobre 1991, le monde viticole du Jurançon a besoin de bras durant la période des vendanges, elle propose ses services d'analyse et de conseil. Jusqu'en 2015, elle suit les différentes étapes d'une soixantaine de viticulteurs, de la culture du raisin à la mise en bouteille. « J'ai peu à peu gagné leur confiance car j'allais dans les chais. Des relations se sont créées. », raconte-t-elle.

« La passion s'est installée petit à petit et ne m'a plus jamais quittée. J'aime la part de mystère du vin. Il y a toujours des surprises à découvrir lorsqu'on le déguste », confie Bénédicte qui certifie qu'elle ne pourrait jamais se passer de son métier d’ oenologue qu'elle affectionne particulièrement. 

La Cave à Béné :  https://www.lacaveabene.fr ou 06 32 59 73 48 (SMS) ou benelebec@gmail.com

Attention l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.