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Bayonne se mobilise contre les violences faites aux femmes

La solidarité et la sensibilisation à Bayonne pour lutter contre les violences faites aux femmes

Photo © Hannah Busing

À l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la ville de Bayonne s’est associée à l’organisation de plusieurs évènements. Sur toute la durée de la semaine, des manifestations variées ont été organisées. C’est un sujet qui reste – malheureusement – d'actualité et qui s’est même retrouvé au-devant de la scène médiatique depuis le début de la crise sanitaire.

Une lutte permanente

Les médias abordent fréquemment ce sujet brulant et douloureux. Que ce soit via des interviews d’anciennes victimes, de personnalités politiques, de représentants d’associations, de psychologues, sociologues, anthropologues ou tout autre spécialiste qui pourrait apporter un éclairage nouveau sur le sujet. Des statistiques sont régulièrement annoncées, la population révoltée, et pourtant cette année encore, des évènements de sensibilisation reviennent. La tenue de ces manifestations est d’autant plus cruciale que les statistiques enregistrées en 2020 autour de cette thématique sont effrayantes.

Quelques chiffres

Sur le territoire français, en 2020, 102 femmes ont été tuées par leur partenaire (ou ex-partenaire). 82 % des morts au sein du couple sont des femmes. Parmi elles, 35 % étaient victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon. Par ailleurs, 23 hommes ont été tués par leur partenaire (ou ex-partenaire). Toutefois il est important de souligner que la moitié, soit 11 de ces femmes avaient déjà̀ subi des violences de la part de leur partenaire.

Le nombre d’appels reçus par le 3919 (numéro d’urgence Violence femmes info) a triplé pendant la période de confinement de mars à juin 2020. La plateforme de signalement des violences arretonslesviolences.gouv.fr a enregistré une nette augmentation des tchats reçus, notamment de ceux qui concernent les violences conjugales et intrafamiliales. Sur cette période, la part de tchats qui concernent les violences conjugales et intrafamiliales a été multipliée par 20 par rapport à 2019. Le 114 (numéro d’alerte par SMS pour les malentendants, accessible pour le signalement de violences conjugales) a également enregistré une augmentation notable du nombre de dossiers qui s’est vu multiplié par 3.

Évolution des violences

La recrudescence des violences n’est pas le seul indicateur alarmant. De nouvelles pratiques ont vu le jour, ou se sont renforcées. Le contrôle numérique des victimes s’est répandu. Les victimes confinées ont vu leurs seuls canaux de communication, et d’ouverture sur l’extérieur, être soumis à une surveillance constante de la part de leurs agresseurs. Que ce soit à l’aide de logiciels ou par la simple confiscation des téléphones et ordinateurs, les victimes se sont retrouvées totalement isolées.

L’intrusion du numérique dans les foyers est à double tranchant pour les victimes de violences. Les dispositifs, d’aide, de soutien, d’information et de sensibilisation sont facilement accessibles de partout et à tout moment. Malheureusement, les assaillants utilisent des outils numériques pour surveiller, persécuter et harceler leurs proies. Marie-Pierre Badré, Présidente du Centre Hubertine Auclert* et déléguée spéciale à l'égalité femmes-hommes auprès de la Présidente de la Région île-de-France, a déclaré que « 9 femmes victimes de violences conjugales sur 10 disent avoir subi des cyberviolences de la part de leur partenaire (ou ex-partenaire) ! Parmi les statistiques glaçantes dévoilées à travers une recherche-action inédite, il en est une qui nous sidère : 21% des femmes déclarent avoir été surveillées à distance par leur partenaire (ou ex-partenaire) via un logiciel espion. Certaines compagnies proposent en toute impunité des logiciels qui n’hésitent pas à détourner le “ contrôle parental ”, voir même à exploiter le registre de la jalousie dans le couple. Un vide juridique intolérable qui permet aujourd’hui aux auteurs de violence conjugale de profiter froidement de nouvelles méthodes de contrôle. Avec pour conséquence la vulnérabilité accrue des victimes, la honte et l’isolement… ».

Bayonne mobilisé

Depuis le début de la semaine, plusieurs manifestations de différents formats ont eu lieu sur la commune. Si vous n’avez pas participé aux précédents évènements, il reste encore plusieurs occasions de rejoindre le mouvement de mobilisation.

Le programme

Jeudi 25 novembre

  • Rassemblement pour rappeler que tous les 2 jours en France, une femme est tuée par son compagnon/ex-compagnon. Départ à 18h de la place Moracin (bas de la rue Maubec) à Bayonne.
  • Soirée débat sur le thème « Violences faites aux femmes ». Chez Simone est une librairie/galerie située dans le quartier Saint-Esprit. La boutique a organisé une soirée débat à 19h avec les bénévoles d’un collectif féministe pour échanger et échanger autour des différentes violences faites aux femmes. Entrée libre et pass sanitaire obligatoire.
  • Exposition « Impacts des violences conjugales sur les enfants », créée par Si la femme m’était (en)chantée. Accès gratuit aux heures habituelles d’ouverture du Centre hospitalier Côte Basque.

Samedi 27 novembre

Journée organisée par le Planning Familial au Gaztetxe sur le thème des violences faites aux femmes en situation de handicap.

  • 10h : conférence et table ronde - La sociologue Johanna Dagorn a réalisé une enquête sur les violences et le handicap pour l'observatoire régional des violences sexuelles et sexistes. Elle animera cette conférence suivie d’échanges avec le grand public et les associations du handicap. Conférence proposée en LSF.
  • 12h30 : Présentation des œuvres réalisées sur le sujet par⁠ ⁠d⁠e⁠s⁠ ⁠é⁠t⁠u⁠d⁠i⁠a⁠n⁠t⁠(es)⁠ d⁠e⁠ l⁠'⁠Éc⁠o⁠l⁠e Supérieure⁠ ⁠d'⁠A⁠r⁠t⁠ ⁠du Pays Basque.
  • Buffet⁠ r⁠é⁠a⁠l⁠i⁠s⁠é ⁠⁠p⁠a⁠r⁠ ⁠l⁠e⁠ ⁠G⁠r⁠o⁠u⁠p⁠e ⁠⁠d⁠'⁠E⁠n⁠t⁠r⁠a⁠i⁠d⁠e⁠ ⁠M⁠u⁠t⁠u⁠e⁠l⁠l⁠e⁠ ⁠P⁠h⁠o⁠e⁠n⁠i⁠x.
  • 1⁠5⁠h⁠ ⁠: Atelier⁠ ⁠« ⁠V⁠i⁠o⁠l⁠e⁠n⁠c⁠e⁠s⁠ ⁠f⁠a⁠i⁠t⁠e⁠s⁠ ⁠a⁠u⁠x⁠ ⁠f⁠e⁠m⁠m⁠e⁠s⁠ ⁠e⁠n⁠ ⁠s⁠i⁠t⁠u⁠a⁠t⁠i⁠o⁠n⁠ ⁠d⁠e⁠ ⁠ h⁠a⁠n⁠d⁠i⁠ca⁠p⁠ ⁠d⁠a⁠n⁠s⁠ l⁠'⁠e⁠s⁠p⁠a⁠c⁠e⁠ ⁠p⁠u⁠b⁠l⁠i⁠c »⁠ ⁠a⁠n⁠i⁠m⁠é⁠ ⁠p⁠a⁠r⁠ ⁠l⁠'⁠as⁠s⁠o⁠c⁠i⁠a⁠t⁠i⁠o⁠n⁠ ⁠« ⁠F⁠e⁠m⁠m⁠e⁠s⁠ ⁠p⁠o⁠u⁠r ⁠l⁠e⁠ ⁠D⁠i⁠r⁠e⁠,⁠ ⁠F⁠e⁠m⁠m⁠e⁠s⁠ ⁠p⁠o⁠u⁠r⁠ A⁠g⁠i⁠r⁠ » ⁠F⁠D⁠F⁠A.
  • 1⁠6⁠h⁠3⁠0⁠ ⁠:⁠⁠ ⁠Atelier ⁠« ⁠V⁠i⁠o⁠l⁠e⁠n⁠c⁠e⁠s⁠ ⁠f⁠ai⁠t⁠e⁠s⁠ ⁠a⁠u⁠x⁠ ⁠f⁠e⁠m⁠m⁠e⁠s⁠ ⁠e⁠n⁠ ⁠s⁠i⁠t⁠u⁠a⁠t⁠i⁠o⁠n⁠ ⁠d⁠e⁠ h⁠a⁠n⁠d⁠i⁠c⁠a⁠p⁠ ⁠d⁠a⁠n⁠s⁠ ⁠l⁠e⁠ c⁠o⁠u⁠p⁠l⁠e⁠ » ⁠a⁠n⁠i⁠m⁠é⁠ ⁠p⁠a⁠r⁠ ⁠l⁠'⁠a⁠s⁠s⁠o⁠c⁠i⁠a⁠t⁠i⁠o⁠n ⁠F⁠D⁠F⁠A.
  • 18h :⁠ Clôture de la journée avec la CHORALE FÉMINISTE

Gratuit, présentation du pass sanitaire demandée.

Dimanche 28 novembre

  • Ciné-débat - Jusqu'à la garde - à 16h au CRG de Glain.

    Synopsis : Miriam Besson (Léa Drucker) et Antoine Besson (Denis Ménochet) ont deux enfants : une fille, Joséphine (Mathilde Auneveux) sur le point d'être majeure et un fils de onze ans, Julien (Thomas Gioria). Le couple est en plein divorce. La mère veut protéger son fils et l’éloigner de son père qu’elle accuse de commettre des actes de violence sur ses enfants.

    Ce film dramatique français écrit et réalisé par Xavier Legrand a reçu 4 Césars en 2019 dont ceux du meilleur film et de la meilleure actrice. La projection sera suivie d’échanges avec des représentants de l’Uvie (Unité de Victimologie) du Centre hospitalier, les forces de l’ordre et l’Association Citoyenneté-Justice Pays Basque. Ce ciné-débat est organisé en coopération avec la Ville de Bayonne.

 


Rappel des dispositifs d’aide et d’écoute

39 19 
Numéro de téléphone Violences femmes info
App'Elles
L'application gratuite mise en place par le gouvernement : elle envoie automatiquement des alertes par notification à vos contacts de confiance, en leur partageant la position GPS de votre appareil et l’accès à l’écoute de son micro en temps réel; elle simplifie l’accès vers les numéros d’appel des services d’urgences.


 

*Le Centre Hubertine Auclert est un organisme basé en île-de-France. Il coopére avec la région IDF est fait office de centre francilien pour l’égalité femmes-hommes. Il a pour principaux objectifs la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les violences faites aux femmes À travers l’Observatoire régional des violences faites aux femmes. Il apporte de l'expertise et des ressources sur ces thèmes aux actrices et acteurs qui oeuvrent sur le territoire francilien.